Pour Prygogine le chef de la milice Wagner l'heure des comptes est venue. Il constate qu'après avoir fait le sale boulot à Bakhmout, ce sont les paras russes qui bouclent l'encerclement et vont s'approprier le bonus de la victoire. Prygogine note que face aux Ukrainiens il n'y a que des coups à prendre et rien à gagner. Pour lui le compte n'y est pas, aussi propose-t-il d'arrêter les frais en attendant de se refaire en Afrique où il est facile de se payer sur la bête. De la facture à la fracture avec Poutine il n'y a qu'un pas...à ne pas franchir trop vite cependant.
En face en Pologne, en Hongrie, en Slovaquie et en Bulgarie les premières factures arrivent aussi avec le dumping du blé ukrainien qui se substitue aux productions nationales. Avec les factures viennent aussi les premières fractures dans le front uni otanien.
Sont-ce là les indices encourageants d'un possible retour à la paix ?
Hélas non car dans la tête de Poutine, comme dans celle de Zélensky, le rêve et l'illusion ne sont pas encore suffisamment dissipés par les dures réalités. Poutine croit encore avoir un jeu géostratégique et Zélensky rêve d'une contre-offensive le menant jusqu'en Crimée.
Les faits sont têtus mais la folie des hommes aussi. C'est la raison pour laquelle la guerre d'Ukraine s'enlise et devient une nouvelle guerre de tranchées avec à terme une situation à la syrienne au Donbass. C'est à dire un immense champ de ruines avec cessation des combats par épuisement, mais sans retour à la paix.
D'un point de vue purement comptable Prygogine a raison. Cet expert en affaires criminelles pense à juste titre qu'il vaudrait mieux arrêter les frais tout de suite. Nous sommes en effet dans une " win win situation " : Les Russes n'ont plus rien à gagner sinon encore plus de ruines. Au contraire les Occidentaux ont pour eux la perspective juteuse de la reconstruction d'une Ukraine tournée vers l'Europe.
Quant aux rêves de Poutine et de Zélensky ils ne sont que chimères qu' emporte le vent, le grand vent de l'Histoire en marche.