Le Dalai Lama pense qu'il est peut-être le dernier Dalai Lama. Sa philosophie bouddhiste lui a appris l'impermanence des choses. Il a déclaré cela au micro de la BBC à l'occasion du 14è sommet des récipiendaires du prix Nobel qui s'est tenu à Rome.
A Rome précisément où il n'a pas été reçu par le pape pour des raisons éminemment politiques. Curieux contraste ! D'un côté un leader spirituel qui renonce à la politique, de l'autre un pape qui y reste empêtré.
Spirituellement les institutions religieuses n'ont pas plus d'importance que les nations, les peuples et les empires soumis à la loi de l'impermanence et de l'évolution.
Les institutions religieuses ont cependant le mérite de fixer des cadres, fussent-ils temporaires et relatifs, à l'ancrage spirituel de la vie humaine. Mais le bon équilibre est toujours à trouver. En ce début de 21 è siècle le tableau religieux du monde est le suivant : émergence d'une utopie islamique sanglante, folklorisation des vieilles bureaucraties religieuses chrétiennes, en particulier celle de l'institution romaine, émergence de religions dynamiques et bien ancrées dans les réalités économiques et culturelles comme par exemple les églises évangéliques ou mormones en pleine expansion.
On comprend le Dalaï Lama, il peut fermer boutique et prendre sa retraite, le monde ne manquera pas de voies et de voix religieuses.