Les succès électoraux des partis islamistes dans le monde arabe ne surprennent que les observateurs qui voient dans la modernité laïque et agnostique le degré ultime de l'évolution humaine. On peut s'en émouvoir, on peut aussi y voir plus qu'un réflexe identitaire de peuples qui ne se reconnaissent pas dans la démocratie occidentale et son occultation de Dieu au nom des Lumières. La montée de l'islam n'est peut-être que la version arabe de la remise en cause de la société sans Dieu partout dans le monde.
Chez nous en Occident, cette remise en cause n'a pas d'expression politique, pas encore peut-être,mais elle se traduit par la montée des sectes et la communautarisation de groupes les plus divers en quête de transcendance dans nos sociétés sécularisées. Qu'il me soit permis sur le sujet de citer Alain de Benoît dans Jésus et ses frères " Le caractère apparemment irréversible du phénomène de sécularisation fait en réalité ressurgir avec d'autant plus de force des questions qu'on serait tenté de dire éternelles. Est-il concevable que l'existence sociale humaine puisse perdurer sans être ordonnée à un sens collectif ? Les sociétés humaines peuvent-elles se passer d'un horizon de sens ? Les sociétés peuvent-elles continuer d'exister sans faire référence à d'autre chose qu'à elles-mêmes ?" fin de citation.
Dans le monde arabe comme dans nos banlieues, le choix de l'islam traduit le refus de la démocratie à l'occidental par des masses pauvres convaincues qu'elle n'est qu'une arnaque de riches. Cet islam qui monte n'est pas modéré, et la charia qu'il veut imposer n'est pas " light",il vaut mieux le savoir dès maintenant et se préparer à répondre à un défi mondial d'ordre politique, culturel mais aussi spirituel. Les élites dirigeantes du monde démocratique doivent comprendre que pour sauver notre modèle nos sociétés doivent d'urgence retrouver les valeurs proprement religieuses de la foi, de l'espérance et de la charité. Un sacré défi ...pour ne pas dire un défi sacré !