C'est toujours un régal d'entendre Philippe de Villiers mais sur Cnews ce vendredi 28 juin 2024 et à la veille d'un scrutin historique; ce qu'il a dit était particulièrement important, et dans la droite ligne du gaullisme.
Il a d'abord rappelé que, contrairement à la manipulation sémantique de la plupart des médias et du ministère de l'intérieur, le RN n'est pas l'extrême droite mais le parti de la droite enfin unie. Philippe de Villiers a aussi essayé de brosser une vision gaullienne des grands choix que cette droite devra assumer lorsqu'elle sera au pouvoir.
D'abord la France devra être une puissance de paix européenne de l'Atlantique à l'Oural. Là-dessus on ne peut qu'être d'accord. Malheureusement Philippe de Villiers semble penser que pour cela la France doive sortir de l'Empire américain en décadence. Il oublie malheureusement que la France est elle-même décadente et ne saurait se sauver seule dans l'Occident global. C'est au contraire au cœur de l'Occident qu'elle a vocation à redevenir une source d'inspiration et de renouveau.
Philippe de Villiers aime l'histoire. Sur le sujet faut-il lui rappeler que l'Empire romain, attaqué de toutes parts, avait été séparé en deux pour mieux faire face au monde barbare ? Disons qu'aujourd'hui l'Empire otanien devrait reposer sur deux pôles de chaque côté de l'Atlantique, pour mieux se défendre contre le sud global.
Enfin, ultime et dernier point, mais fondamental, Philippe de Villiers a dit en conclusion d'émission qu'il y avait deux peuples en France désormais et que le peuple historique avait envie de retourner chez lui. Bonne analyse, mais mauvaise conclusion. Le peuple historique est chez lui et n'a pas à y retourner, mais il doit cohabiter avec un nouveau peuple, jeune, coloré, inculte mais dynamique, le peuple qui fait tourner le vieux pays mais qui n'a d'avenir qu'avec le peuple historique.
Le problème est d'amalgamer les deux peuples, un défi dont la dimension est plus que politique mais religieuse et spirituelle, une vraie question dont on ne peut rien dire aujourd'hui, sinon peut-être que "Dieu y pourvoira" pour plagier Jeanne d'Arc; ce qui devrait plaire à Philippe de Villiers.
Rappelons aussi, comme de Gaulle le pensait, que la France n'est grande que lorsque elle réalise sa vocation spirituelle à travers l'Histoire des hommes. Pensons y demain en ce dimanche qui marquera le début du renouveau français.