Le paradoxe du nationalisme ukrainien est qu'il consiste à troquer un Empire pour un autre. Il ne peut en être autrement en Europe où le seul nationalisme crédible est un nationalisme européen asssocié à l'Amérique dans la défense de l'Empire d'Occident Voici pourquoi.
A ce jour seuls les Américains ont une vision globale de la défense de l' Occident, contrairement aux Européens incapables de renoncer au jeu archaïque de leurs nationalisme historiques.
Le jeu des nationalismes européens est destructeur de l'Europe comme le montre l'histoire récente. Par nationalismes il faut entendre surtout celui de la Turquie, du Royaume Uni, de l'Allemagne et de la France. Ces pays ont fait ce qu'il fallait pour rendre l'UE impuissante chacun à sa manière.
La Turquie n'a cessé de jouer contre l'Europe dont elle n' accepte pas les valeurs fondatrices que sont la démocratie et le respect des droits humains. La Turquie ne pourra indéfiniment prétendre le contraire, elle qui n'appartient ni à l'Europe ni à l'Occident..
D'autres nations européennes ont également joué contre l'Europe. J'ai nommé l'Angleterre et l'Allemagne qui ont cru pouvoir jouer le brillant second des Etats Unis au détriment des autres nations européennes.
Après la seconde guerre mondiale l'Angleterre a d'abord boudé l'UE, puis elle a voulu s'y imposer en tant que représentante du libéralisme des Etats Unis. Certes elle a grandement aidé à imposer l'anglais et la culture américaine sur le continent mais au point de n'être plus elle même qu'un état américain un peu excentré.
L'Allemagne a cru pouvoir jouer le même jeu en misant sur sa puissance économique. Tout en payant la France de belles paroles européennes elle est devenue l'élève modèle made in USA. Mais elle a été empêchée de se développer naturellement vers la Russie lorsque cela ne convenait plus aux intérêts américains. Le gazoduc Nord Stream n'a probablement pas été saboté par les Russes mais par des services occidentaux au service de l'Amérique. L'Allemagne est fort dépitée mais ne peut que s'aligner tout en rechignant.
Quant à la France elle s'est toujours payée de mots sur son rôle au sein de l'UE au nom de sa vieille culture. La France de l'Académie française, des droits de l'homme et de la Révolution a pourtant dû admette qu'elle ne pouvait prétendre construire l'UE sur son modèle, ni concurrencer la langue anglaise et à la culture qu'elle porte, tant au plan technologique que sociétal. La France n'est qu'une pièce de musée au sein de l'Empire. La relation franco américaine en est le parfait exemple illustré par l'histoire de Philippe Smet, alias Johnny Hallyday qui se voulait tellement américain, mais qui outre atlantique est un parfait inconnu.
Que cela plaise ou non, les Européens deviennent américains et au sein de l'Europe, il y a toujours une nation qui veut jouer l'intendant de l'Oncle Sam. En ce moment la Pologne se propose pour le poste et sans doute demain l'Ukraine.
La vraie question est la place de l'UE dans ce contexte. L'Empire occidental Otano américain peut-il être cogéré de manière équilibrée par Washington et Bruxelles ?
Cet Empire parle l'anglais d'Amérique et s'étend aussi en Asie pacifique où il se confronte à la Chine. Sa grande faiblesse est d'ordre intérieur, il est menacé de décadence culturelle et religieuse, et par la démographie galopante de populations non éduquées qui s'y ruent.
A partir de ce constat un avenir souhaitable pour l'Europe serait celui d'un continent associé à l'Amérique, mais rééquilibré vers l'est où se trouve sa frontière, une frontière à repousser le plus loin possible vers l'Asie.
Ce n'est pas hélas la configuration présente, et pour l'heure l'Europe est en guerre, en guerre avec elle-même au sein d'un Occident menacé aussi de l'intérieur.
Pour conclure il faut poser la question suivante . Avec l'Amérique voulons nous rester ce que nous sommes ?
La réponse diplomatique et militaire est celle du renforcement de l'Otan mais assortie d'une profonde transformation de cette organisation au service d'une relation transatlantique refondée.
Rappelons en effet que si les Américains ont une doctrine, la doctrine Monroe, qui définit leur relation à l'Europe depuis plus de deux cents ans, il n'en est pas de même pour l'UE. En ce début de 21 è siècle, il est grand temps que l'UE se dote aussi d'une doctrine diplomatique et militaire de ce type, afin d'adapter la relation transatlantique aux exigences de l'heure et aux intérêts de l'Europe.
Dossier à suivre que la poursuite de la guerre en Ukraine ne manquera pas de mettre à l'agenda pendant longtemps.