En Ukraine ni les Russes ni l'Otan/US ne veulent que les Européens s'occupent de leurs affaires. Soit ! Et si on les prenait au mot ? Et si nous, c'est à dire d'abord la France, nous leur faisions savoir que désormais, en Ukraine ou ailleurs, ils pourraient se livrer sans nous à leur comédie de comiques troupiers ?
Sans nous les Français, en attendant que d'autres suivent.
Sans nous ! Car la France a les moyens de sa neutralité et n'a rien à gagner à rester dans l'Otan.
Au contraire, c'est à cause de l' US/Otan qu'elle ne peut vendre ses sous marins à l'Australie ou ses corvettes Mistral à la Russie et perd ainsi sur tous les tableaux.
Sans nous ! Car la France est déjà un espace neutre sanctuarisé par ses capacités nucléaires et capable de relations multilatérales en fonction de ses seuls intérêts mondiaux.
Sans nous! Mais en association avec d'autres nations de l'UE qui préféreraient la neutralité au maintien dans une alliance à bout de souffle. La fin de l'UE alors ?
Pas du tout mais une UE capable d'autonomie stratégique.
Et fait l'Allemagne en rêve secrètement car de l'autre côté du Rhin, depuis longtemps on voit l'UE comme une grande Suisse pacifique et neutre, mais jamais les dirigeants allemands n'ont osé le faire savoir aux Américains, et cela pour des raisons historiques.
Dans les années 50 en effet les pacifistes allemands refusaient le réarmement de l'Allemagne et l'entrée dans l'Otan au cri de Ohne uns ! ( Sans nous !). Ils avaient tort car face à Staline, l'Otan et le réarmement étaient un choix imposé et nécessaire.
Mais ce temps est révolu, aujourd'hui au contraire l'Otan pose problème, et le vieux slogan des années 50 retrouve toute son actualité.
Il est donc peut-être temps qu'ensemble, Français et Allemands, fassent savoir à l'Oncle Sam, ce vieil ami vieillissant, qu'en Ukraine ou en Géorgie, il n'est pas question de jouer avec le feu. Ou alors ce sera sans nous ! Ohne uns !
PS : Le fond du problème pour l'UE est son approvisionnement énergétique, en particulier les livraisons du gaz russe ou celles des gaz de schistes américains. Le marché mondial est ici faussé par les considérations politiqes et écologiques. Une motivation supplémetaire pour les Européens de préférer négocier de manière neutre entre Russes et Américains