Le théologien Hans Kung est décédé à l'âge de 93 ans dans sa maison de Tübingen en Allemagne. Brillant esprit , il était devenu professeur titulaire à la faculté de théologie catholique de l'université de Tübingen où ses positions iconoclastes firent de lui un signe de contradiction au sein de l'église romaine.
Mais être un signe de contradiction n'est-ce pas précisément ce à quoi nous enjoint Jésus ?
Il voulait une réforme œcuménique et démocratique de l'église romaine. Rien à redire sauf qu'il le voulait dans le droit fil de cette théologie allemande qui a déjà donné Luther et la Réforme, puis la sécularisation de la société chrétienne occidentale et aujourd'hui sa décadence générale sous l'effet d'un christianisme devenu fou, appelé Droits de l'Homme.
Avec Karl Rahner, Hans Kung représentait parfaitement cette "Gründlichkeit" de la pensée théologique allemande qui interdit les faux semblants et les échappatoires. Benoît XVI en était conscient lui aussi, réformiste au début de Vatican il devint conservateur une fois devenu pape. Il avait pris conscience que le premier problème à régler c'était lui ou plutôt sa fonction, et il préféra en tirer les conséquences en démissionnant plutôt que de continuer à jouer la comédie.
En vain car les questions fondamentales posées par les théologiens allemands sont toujours là.
Oui il faut réformer l'église romaine pour la remettre dans l'Eglise. Oui, mais pour cela il ne faut pas prétendre réformer l'Eglise en l'assimilant à la chapelle romaine. Sur ce point la "Gründlichkeit" de la pensée théologique allemande est prise en défaut, mais ne soyons pas plus germanique que les théologiens allemands et disons à la décharge de Hans Kung qu'il ne pouvait pas écrire ce que je viens d'écrire sans perdre immédiatement son poste de théologien et ses émoluments de professeur d'université.
Paix à son âme donc ! L'institution romaine se dilue tout doucement dans l'Eglise universelle et ce serait manquer de foi de ne pas être convaincu qu'elle ne finisse tôt ou tard à y retrouver l'orthodoxie de ses origines. Les catholiques finiront bien par se rendre compte qu'ils n'ont pas besoin d'un pape pour exister. C'et la bonne nouvelle qu'apportent les cloches de retour de Rome pour ne plus jamais y retourner.