Durant la campagne électorale qui vit l'élection d'Emmanuel Macron , François Fillon osa se définir comme catholique, ce qui lui valut une volée de bois vert du très catholique François Bayrou. Pourquoi ? Bien sûr le contexte électoral y était pour quelque chose, mais pas seulement.
Dans l'espérance de son hochet ministériel, François Bayrou exprimait bien l'opinion de l'épiscopat catholique français, très politiquement correct et qui a peur que le catholicisme apparaisse pour ce qu'il est, à savoir une identité. Pour la plupart de nos évêques, le catholicisme est une identité à gommer le plus possible dans notre admirable société du vivre ensemble et de l'accueil universel.
Au nom de l'accueil de l'Autre et pour être un bon chrétien selon lui, notre pape nous interdit d'être ce que nous sommes et voulons rester. Cela mérite rectification car notre pape n'est pas infaillible.
Les catho à la Bayrou, épiscopat et pape en tête, réalisent-ils qu'on veut leur peau parce qu'ils sont chrétiens ? Comprennent-ils qu'ils abondent dans le sens de l'apostasie militante qui est dans l'air du temps ?
Sur le modèle du mouvement qui demande aux Allemands de se débaptiser, le site "apostasie. org" invite les chrétiens à apostasier. En fait il s'agit de nous priver de notre identité, avant sans doute de nous en imposer une autre.
Peu importe qui est derrière cette campagne qui hélas illustre la décadence de l'occident, car une chose est de critiquer l'Eglise, une autre de prétendre la détruire. Il est temps de comprendre que renoncer à se définir comme chrétien, et d'abord comme catholique, publiquement et politiquement, c'est faire le jeu des adversaires de notre identité et de notre culture.
Je précise que je vais rarement à la messe, je suis un mécréant, c'est à dire un croyant qui se moque de la théologie officielle, des dogmes et des excès de la morale chrétienne, mais mon identité et ma culture sont chrétiens et j'y tiens. Voici pourquoi.
Se définir comme chrétien c'est se reconnaître dans cette culture tolérante d'accueil et de respect d'autrui qui est à l'origine de la philosophie des droits de l'homme et le fondement de la démocratie. Mais être chrétien c'est aussi refuser les dérives éthiques en cours, et la montée de la barbarie justifiée par la seule référence à l'individu-roi.
Au-dessus de l'individu il y a la nature et ses lois divines dont la Loi mosaïque est une première expression fondamentale. Cette loi a ensuite été améliorée par l'évangile et aujourd'hui elle s'épanouit dans les Droits de l'Homme, mais sous réserve qu'ils ne soient pas interprétés en dehors de leur source spirituelle et religieuse.
Il n'y a pas de Droits de l'Homme sans référence à Dieu et aux lois naturelles de l'univers. Sans cette référence l'individu se prend pour Dieu et l'humanité retombe dans la barbarie,même et peut-être surtout,si une science et une technologie avancées donnent l'impression que l'on puisse se passer de Dieu.
Voilà pourquoi, au-delà de nos querelles de chapelles, il faut se battre pour l'identité chrétienne de la France et de l'Europe fondatrice des Droits universels. C'est ce combat qu'ont compris beaucoup de mécréants dans mon genre à la lueur de l'incendie de Notre Dame. Le symbole de la France n'aura pas brûlé pour rien, le tocsin sonne et une sainte colère remplit les cœurs français.