La rigidité dogmatique du catholicisme limite nécessairement la portée des messages du pape mais il arrive aussi que le pape voit juste lorsqu'il exprime des soucis communs à tous les hommes de bonne volonté, croyants ou non. Cela est le cas du message aux jeunes catholiques qu'il prononcera à l'occasion des JMJ, et qui a été publié le jeudi 5 mars 2020.
Le pape n'a pas besoin de scruter l'actualité de manière approfondie pour constater l'abattement, voire l'apathie de nombreux jeunes. Et il les renvoie à Jésus capable dit-on de ressusciter le fils de la veuve. Miracle authentique ? Ou symbole d'un nouveau départ dans la vie ? Peu importe, le pape a raison de proposer Jésus comme exemple pour nos jeunes.
En effet hélas, trop d'entre eux sont des morts vivants coupés de la vie réelle parce qu'ils sont perdus dans la superficialité et le virtuel. Beaucoup sont incapables de supporter le moindre échec ou les simples difficultés du quotidien.
Leur salut c'est la rencontre de quelqu'un capable de les sortir de leur enfermement en eux-mêmes. Mais aussi quelqu'un qui veut qu'ils vivent dans la vérité de ce qu'ils sont. Nos jeunes ont besoin que nous les rencontrions et que nous leur parlions comme Jésus savait le faire, y compris pour leur dire non quand cela est nécessaire. C'est cela être chrétien avec ou sans baptême ( mais avec le baptême c'est mieux )
Nous pouvons tous être Jésus si nous apportons à nos jeunes l'écoute et l'authentique communication humaine dont ils ont besoin pour devenir des adultes.
Le pape remarque aussi que désormais la connexion se substitue à la communication au point de transformer parfois nos jeunes en zombis solitaires rivés aux écrans et manipulés par Big Brother. Or vivre c'est être libre et savoir échapper aux conditionnements, y compris ceux de la religion. Mais cela le pape ne peut le dire bien sûr car il est prisonnier de sa fonction.
Il conclut en lançant aux jeunes "le défi d'un tournant culturel" consistant à utiliser la technologie comme moyen et non comme fin.
On ne saurait qu'être d'accord avec lui, y compris pour proposer Jésus comme modèle à nos jeunes, mais à condition de ne pas en rester là. Il faut aller jusqu'au bout du " défi du tournant culturel" qu'il lance, c'est à dire accepter que la théologie catholique puisse être librement interprétée tant au plan des symboles que des rituels et de la morale.
Vous avez dit " tournant culturel" ? Pas chiche très Saint Père !