Le débat permanent sur le voile et la place de l'islam en France ( et ailleurs en Europe ) masque une question fondamentale qui est celle de la compatibilité de Dieu et de la démocratie libérale.
En effet le développement économique n'est pour la démocratie libérale que le moyen d'une finalité sociétale et humaine incompatible avec toute attitude religieuse. En démocratie libérale Dieu n'est qu'une croyance privée. Au contraire pour le croyant Dieu est au coeur du projet sociétal et du devenir humain.
A ses yeux, et avec raison, non seulement la démocratie libérale évacue la question de Dieu mais également elle confond la déconstruction des repères anthropologiques fondamentaux avec l'extension de droits et des libertés. La fin des identités nationales, culturelles, religieuses et sexuelles, serait l'horizon ultime d'un libéralisme mondialisé permettant l'épanouissement d'un consommateur athée nomade et pansexué, post national et post genré.
Une telle évolution est inacceptable pour toute femme ou tout homme qui place Dieu et les valeurs spirituelles au cœur de sa liberté et de son projet de vie; ce qui nous ramène à la question du voile, de la kippa et de tous les signes religieux ostentatoires.
Il est évident que le port du voile ( et de tout signe religieux ) exprime un refus d'une société sans Dieu et aussi, souvent, un rappel de la différence homme femme et le refus de l'homosexualité.
Un faux problème en démocratie libérale ? Il suffirait de" laisser faire, laisser passer" pour que tout s'arrange avec le temps ?
Certes en Angleterre par exemple, un policier Sikh a le droit de porter son turban et chaque communauté s'organise librement. Le maire de Londres est musulman et il est un excellent maire. Sauf que certains quartiers de Londres ne sont que des extensions de l'Arabie, des quartiers parfaitement ignorés des Anglais de souche. Chacun pour soi et Dieu pour tous, et ça fonctionne….pour l'instant.
Hélas le réel se mesure non pas à l'aune des bons sentiments, mais à celui du phallus. La démographie explosive de certaines communautés pourrait bien les amener à se comporter en terrain conquis au point d'imposer aux autres leur conception de Dieu. Le rêve des islamistes réalisé.
La France préfère ignorer la réalité au nom de la laïcité sauf que le problème religieux lui explose à la figure et exige des solutions. Or comment avancer vers des réponses sans remettre la question de Dieu au coeur du débat ?
Poutine et les dirigeants polonais et hongrois l'ont compris. Poutine s'appuie sur l'église orthodoxe tandis que Victor Orban et les responsables polonais se gardent bien d'enlever les crucifix des écoles publiques.
Propos politiques ? Non un simple rappel aux réalités. On ne fait pas de politique en évacuant la question de Dieu du réel. On ne combat pas les djihadistes en ignorant qu'ils croient en Dieu et qu'ils sont prolifiques.
Mais ici nous abordons les esquisses de réponse et force est de constater que les solutions proposées, en Europe de l'Est, par exemple, sont de nature "illibérales".
C'est un fait Dieu n'est pas libéral mais créateur d'un monde géré par des lois, un monde qui ne fonctionne pas n'importe comment. Toute l'histoire du monothéisme est là pour nous le rappeler. Dieu est le législateur suprême, ses lois et ses tabous ont pour finalité d'éviter à l'homme de courir à sa perte. A l'heure de la crise écologique il n'est que temps de s'en souvenir.