La déception des médias à propos du récent synode romain sur la famille n'est que le reflet d'une illusion d'optique. L'élection de chaque nouveau pape relance immanquablement la question de savoir s'il est conservateur ou progressiste, communicateur ou peu ouvert aux médias.
Cela relève du folklore médiatique et fait les choux gras des vaticanistes. L'institution romaine est faite de folklore comme la monarchie britannique, sauf que le gouvernement de l'église romaine reste une oligarchie conservatrice et non une démocratie dont les majorités changeantes sont en phase avec l'évolution de l'opinion.
Lorsqu'il a compris ceci l'homme de foi sourit et passe à l'ordre du jour, à savoir le vécu de la foi chrétienne dans le monde d'aujourd'hui et là, il faut constater que ce vécu est celui d'une Eglise ( pas seulement romaine ) vivante, et qui progresse partout dans le monde, silencieusement et encore plus dans les consciences.L'évangile s'est imposé et s'impose de plus en plus à travers les progrès des droits de l'homme qui en sont l'expression ultime. Le reste, ce qui se passe au Vatican n'est que folklore, et sera de plus en plus folklore à mesure que dans le vécu s'imposent les progrès de la conscience. L'évolution de l'institution quant à elle, est affaire d'intendance comme on le constate déjà dans l'Europe déchristianisée.
En Europe, quand les paroisses n'ont plus de prêtres la bureaucratie romaine disparaît naturellement au profit de nouvelles formes d'organisation ecclésiale. A Rome bien sûr le folklore est appelé à subsister longtemps encore avant que le Vatican ne devienne définitivement un musée religieux, mais à la base la réalité ecclésiale laisse apparaitre déjà de nouvelles formes institutionnelles du vécu de la foi, dont les communautés de base précisément ne sont qu'un vécu chrétien parmi d'autres.
L'Eglise catholique (dans le sens où catholique veut dire universel) peut être comparée à un vieux tronc vermoulu au pied duquel apparaissent de jeunes pousses vivaces et prometteuses. En portant un regard d'éternité sur le devenir de l'Eglise on peut dire avec le pape François "n'ayez pas peur de la nouveauté".