Les récentes déclarations du pape sur la légitimité d'une intervention internationale en Irak posent le problème des moyens du Vatican au service des objectifs moraux de l'Eglise.
"Le pape combien de divisions ?" disait Staline qui ne comprenait pas la puissance morale. De fait l'Eglise n'a d'existence matérielle qu'à travers l'Etat Vatican. La question de Staline n'était donc pas tout à fait stupide et la question se pose des moyens d'intervention matérielle de l'Eglise. Ceux-ci sont inexistants alors que le statut du Vatican à l'ONU pourrait permettre de leur donner corps.
Malheureusement c'est précisément ce statut de l'Eglise à l'ONU qui est souvent mis en question. A tort ou à raison en particulier par les ONG. Récemment les organisations de protection de l'enfance ont attaqué Rome sur la question de la pédophilie. Mais déjà en 2000 l'agence de presse romaine Inter Press Service, informait que 70 ONG remettaient en cause le statut du Vatican ( statut d'observateur auprès de l'ONU ). Selon les ONG, sans être un Etat membre, le Vatican représente la seule religion qui a le droit de s'exprimer à l'ONU, contrairement aux autres. Selon Anika Rhama alors directrice des programmes internationaux ( 2000 ) à l'ONU, je cite " En traitant le Saint Siège du fait de son autorité religieuse comme un Etat auquel on confère les privilèges d'observateur permanent, l'ONU crée un précédent qui autorise les autres religions à faire des revendications semblables" fin de citation.
Cette critique est justifiée même si elle traduit une certaine jalousie des ONG envers le Vatican puisque nombre d'entre elles réclament un statut consultatif auprès de l'ONU.
Dans ces conditions pourquoi ne pas répondre à la critique en améliorant le statut des ONG à l'ONU, tout en permettant au Vatican d'y créer la sienne ? Une ONG œcuménique au plan religieux , c'est à dire incluant les représentants de diverses religions; et ayant pour mission des actions humanitaires ciblées. Une telle ONG œcuménique serait particulièrement utile dans les zones où sévissent les nettoyages ethniques et religieux.
La question n'est plus le Vatican combien de divisions ? Mais bien plutôt le Vatican combien de sacs de blé, combien de tentes, combien de médecins sans frontières et de toutes religions ?