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En route vers le Champ des étoiles. Note 1

m31-gendler.jpgLe titre de cette chronique pourrait être chronique d'une mort annoncée car le Champ des étoiles est le terme de notre passage sur terre. Bref le terme de cette chronique ce sera ma mort. Je m'efforcerai comme un reporter de décrire le chemin qui y mène et j'essaierai de prendre des notes jusqu'au bout si c'est possible. Mais avant de mourir je veux parler de la Vie en espérant vous aider à bien vivre pour bien mourir. Mon but c'est d'écrire une chronique du bonheur de vivre,car ne vous y trompez surtout pas, c'est parce que j'aime tant la vie que je veux vous en parler jusqu'au bout. Dans cette affaire ma hantise sera la mort subite qui ne me permettrait pas de finir le job, c'est à dire d'être conscient jusqu'au bout. Pour tout dire, j'aimerais finir comme mon grand-père Jean ou ma tante Odette, de parfaits inconnus, ou comme Alexandra David-Neel qui l'est un peu. Le premier est parti en recommandant à la famille de ne pas oubliers les cochonailles et de mettre le bourgogne au frais, la seconde a dit vouloir se reposer un peu en recommadant à sa fille qui sortait, de ne surtout pas oublier ses clés. Puis elle a commencé sa sieste habituelle pour ne plus en sortir. Quant à Alexandra David-Neel, elle a annoncé qu'elle allait passer dans 10 minutes et elle a demandé une tasse de thé avant de s'endormir définitivement dans un fauteuil. En ce qui me concerne je serai peut-être mort demain et il n'y aura pas de chronique n°2, mais ça peut-être long aussi,car il y a déjà deux centenaires dans ma famille. Il faut dire que je sors d'une solide famille bourguignonne et que le Pouilly Fuissé doit y être pour quelque chose. Ma grand mère Marguerite repose dans le cimetière de Fuissé et je lui dédie cette première chronique. Si maintenant vous voulez en savoir plus sur les qualités salvifiques de la Bourgogne, je vous renvoie aux ouvrages d'Henri Vincenot. Pour ce qui est du Pouilly Fuissé, je vous recommande celui de Frédéric Burrier, mais vous n'êtes pas obligé de me croire.

Mais revenons maintenant à cette fin d'octobre 2003 qui me vit achever mon pèlerinage à Compostelle. Le 24 octobre au matin je pris un train jusqu'à Irun et la frontière française où un train de nuit m'amena à la gare d'Austerlitz au petit matin blême du 25 octobre. De là je pris le métro pour aller à la gare de l'Est où m'attendait le TGV du retour. Dans le métro je compris que j'étais de nouveau dans la "civilisation" urbaine. Le métro des travailleurs de l'aube, c'est l'enfer de Dante rempli de gens blafards qui toussent, qui puent la clope et qui se regardent en silence sans se voir. Bienvenue chez les zombies.

Arrivé à Strasbourg en fin de matinée je pris un TER qui m'amena à Colmar en début d'après midi, et là, dans le train, j'eus la surprise d'y retrouver ma fille, alors étudiante à Strasbourg,qui rentrait à Colmar avec une bande de copines. Je me sentis presque comme un intrus. Un vieux de retour de pèlerinage, quel archaïsme pour cette jeunesse du 21è siècle ! Pouvais-je partager ce que je venais de vivre ?  Il parait que la relation père-fille est ce qu'il y a de mieux, et pourtant comment partager son âme avec ses enfants ? Je n'ai pas la relation de complicité qui est la norme dit-on entre père et fille et je me sens plus proche de mes garçons. Suis-je normal docteur ? En fait j'imagine qu'il n'y a pas de normes en la matière. J'aime mes enfants de la même manière, mais le communication dépend surtout des caractères et des goûts. Comment communiquer avec ses enfants en ce temps d'internet et de smartphones ? Sur facebook nos jeunes étalent volontiers toute sorte de pipi caca devant le monde entier, mais ils oublient de téléphoner aux vieux pour leur dire que l'on sera présent au dîner à l'heure convenue.

Mais n'anticipons pas, en 2003 ce n'était encore que le début d'internet. J'ai dû avoir un peu de communication normale, ou à l'ancienne, avec ma fille malgré ses copines. Nous arrivâmes ensemble à Colmar où nous attendait ma femme. Il fallait maintenant se réadapter à la vie sédentaire. Sur le sentier de Compostelle on disait ultréïa pour annoncer la prochaine étape. Avec mes jeunes et les SMS j'ai appris à dire à  +. A + donc.

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