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Actualité en lecture spirituelle - Page 170

  • Vade retro Salvini !

    images (13).jpgLa religion est un sujet sérieux à condition de la pratiquer avec humour, cela est particulièrement vrai en Italie. Dans ce pays dont on dit souvent que la situation est tragique mais pas sérieuse, le pape François et Matteo Salvini se livrent un combat médiatique digne de la Commedia dell' Arte. La farce s'appelle " Plus catholique que moi tu meurs !"

    Tous les deux mettent le chapelet, la Sainte Vierge et les migrants au service de leurs intrigues politiques avec pour résultat que les catholiques italiens ne savent plus à quels saints se vouer !

    Majoritairement opposés à l'accueil des migrants, ils soutiennent  massivement Matteo Salvini contre la hiérarchie gauchiste autour de François. On peut y voir un retour au moyen-âge lorsque les partisans de l'autorité du pape  s'opposaient aux adversaires du pouvoir clérical, conflit immortalisé par Dante et la littérature autour des Guelfes et des Gibelins.

    Mais nous vivons au 21 è siècle et la pantalonnade  italienne révèle un clivage très profond au sein de l'église catholique. Dossier à suivre de très près.

  • Catholicisme : la querelle des anciens et des modernes.

    F0007202.jpgSelon les informations parues dans le "Catholic World Report",  le pape François remettrait en cause l'héritage théologique de Jean-Paul II au profit des tenants des conceptions les plus audacieuses du concile Vatican II, en particulier s'agissant des enjeux de la morale sexuelle.

    Rien de surprenant en cela de la part d'un pape gauchiste et provocateur, mais rien de bien nouveau non plus dans ce nouvel épisode de la querelle des anciens et des modernes. A terme c'est le pape François qui gagnera car en théologie aussi, ce sont toujours les modernes qui l'emportent avec le temps qui passe.

    Le triomphalisme de l'Encyclique Splendor Veritatis de Jean-Paul II appartient déjà au passé, le présent et l'avenir c'est l'Encyclique Amoris Laetitia du pape François. Dans ce texte ce dernier esquisse un depoussiérage des positions morales de l'église catholique en accord avec l'évolution des moeurs. Et c'est en cela qu' il s'oppose à son prédecesseur.

    Pour  Jean-Paul II, il existait des actes intrinsèquement immoraux, et il se fondait pour l'affirmer sur la grande tradition médiévale de Saint Thomas. A l'opposé de ces positions moyenâgeusesson successeur admet que les actes individuels doivent être replacés dans un contexte relatif; cela est en accord  avec le relativisme de la physique moderne et comble le hiatus entre la science et la foi. Mais évidemment cela pose problème aux tenants de la tradition dogmatique figée. 

    Plus qu' une simple querelle de sacristie, il s'agit d'une révolution. Mais il y a  plus. Consciemment ou non, en essayant d'adapter les positions de l'église catholique à l'état de la société moderne et au niveau d'avancement des connaissances, le pape François dénonce l' hypocrisie et le jésuitisme ( un comble pour ce Jésuite !) de  la morale catholique. 

    Celle-ci en effet distingue le for interne et le for externe s'agissant de jugements moraux. Prenons le cas concret de la morale sexuelle. Au nom du for externe l' infidélilté conjugale est condamnable, mais elle pourra être comprise au niveau du for interne par un directeur de conscience si elle est replacée dans le contexte de relations conjugales particulièrment difficiles au sein d'un couple. Le pécheur est ainsi pardonné  mais  cela ne remet pas en cause l'obligation de fidélité liée au mariage et qui relève du for externe.

    Ceci n'est qu'un  exemple parmi d'autres  des difficultés d'une théologie morale que les modernes   voudraient rendre plus conforme à l'évolution des moeurs. Espérons seulement qu'ils n'iront pas trop loin dans la remise  en cause. Bien que très imparfaite et très criticable, la morale catholique a le mérite d'exister et de constituer un repère solide au coeur d'une société en pleine décomposition sociétale. 

  • Ecologie et religion

    téléchargement (10).jpgReligion dérive du latin religare, relier. La religion est ce qui relie la conscience  à elle-même, aux autres et au Cosmos. L'écologie est très exactement cela puisqu'elle est une vision de l'interrelation de toutes les formes créées habitées par la Vie universelle.

    Cette relation est souvent déformée par les dérives sectaires et politiques des religions mais elle est au cœur de l'expérience religieuse; ce que nous rappellent des saints "écolos", comme Saint François d'Assise.

    L'écologie est en effet une prise de conscience  de nature religieuse mais elle n'a rien à voir avec  un discours sur des idées religieuses.

    Toutefois qui dit conscience religieuse dit aussi sectarisme possible comme l'illustre le comportement des Vegans . La bonne attitude consiste à rester dans sa religion,( ou son irréligion),  en l'éclairant des données scientifiques et rationnelles apportées par l'écologie. Cela conduit à une remise en cause  existentielle de notre système de vie, de production et d'échange aussi révolutionnaire que le refus du culte impérial par les premiers chrétiens. Ces derniers refusèrent un monde fondé sur l'esclavage qui divinisait la force et la raison d'Etat; ce qui amena la chute de l'Empire Romain.

    De même aujourd'hui l'écologie est le refus d'un système économique prédateur qui détruit non seulement la planète mais également la mesure de l'humain. L'écologie est un non radical de l'inacceptable, un non aux conséquences révolutionnaires.

    Imaginez par exemple qu'au nom de l'écologie un nombre croissant de consommateurs  remette en cause les transports aériens ou la consommation de produits inutilement importés du bout du monde ?

    Au début rien ne se passe, mais avec le temps ce simple boycot, marginal au départ,  devient un comportement culturel qui change un mode de mobilité avec des conséquences économiques énormes. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres de  ce que peuvent des comportemens écologiques assumés par les consommateurs. La prise de conscience écologique  est irréconciliable à  l'actuel modèle de développement. Il faut savoir lui dire non et agir en conséquence. S'il était encore parmi nous Saint François ne nous dirait pas autre chose.