Gott mit uns ! Dieu est avec nous ! Si vous pensez cela vous êtes invincible, ou presque. Là est sans doute la clé du succès de l'Allemagne, comme de ses déboires quand Dieu la lâche.
Si maintenant vous regardez l'image vous y verrez des sortes de cardinaux, ce sont en fait les juges du tribunal constitutionnel de Karlsruhe. Ce sont eux qui, au nom des épargnants allemands, viennent de demander des comptes à la BCE pour les dépenses astronomiques qu'elle engage face à la crise sanitaire.
La réaction de l'épargnant allemand est parfaitement légitime, comme celle des juges, sauf que dans cette affaire, Dieu n'est peut-être plus avec l'Allemagne. Certes, depuis la fin de la seconde guerre mondiale l'Allemagne est devenue exemplaire et, en échange, Dieu lui a donné l'ordre et la prospérité. Le problème est que ce pays est pétrifié dans des certitudes qui ne sont qu'aveuglement face à l'évolution du monde, ses dirigeants semblent incapables de se hausser à la mesure de la crise. Certes la discipline germanique et la rigueur de la gestion, combinées au fédéralisme, sont des atouts et un exemple à suivre, sauf que, lorsque le monde se dérègle comme en ce moment, il faut savoir changer les règles pour les adapter à un nouveau contexte.
En clair l'ordre juridique et financier qui fonde l'UE est en train d'exploser, et il ne sert de rien de vouloir le maintenir à tout prix. L'Europe attend mieux, pas sans l'Allemagne bien sûr, surtout pas sans l'Allemagne, mais Dieu commence à se lasser de notre voisin endormi dans son confort et ses certitudes.
Est-ce à dire que Dieu pourrait de nouveau être français ? Qu'un nouveau chapitre de la Gesta Dei per Francorum reste à écrire ? Que le renouveau européen passe par celui de la France ? J'aimerais le croire, mais j'en doute quand j'entends Zemmour rêver de vieilles lunes jacobines .
Alors que le crépuscule s'étend sur l'Europe, je n'ai qu'une certitude, moi qui connais bien l'Allemagne, sa langue et sa culture, c'est que Dieu n'est plus avec elle, à cause de ses vieux épargnants qui meurent sur leurs tas d'or, ce maudit or du Rhin qui apporte le malheur.
Voici l'heure Nietzschéenne du grand midi.
Portez-vous bien. A +..