Pour marquer l'anniversaire du baptême de Jésus-Christ à l'occasion de la théophanie traditionnelle orthodoxe , le président russe s'est plongé dans l'eau glacée du lac Salinger dans la nuit du 18 au 19 janvier dernier. Un acte politique bien sûr mais qui a du sens et qui vaut pour tous les chrétiens. Se plonger dans l'eau glacée en témoignage de foi chrétienne nous interpelle sur notre fidélité à celle-ci.
Et pendant ce temps à l'autre bout du globe, en Amérique latine, le pape interpellait les dirigeants politiques locaux sur la corruption ambiante, au nom de la foi chrétienne aussi.
Il y a là deux instrumentalisations de la religion à des fins politiques que l'esprit critique reçoit avec réserves. S'agissant par exemple de la dénonciation de la corruption par le pape faut-il rappeler celle qui affecte les affaires financières du Vatican ? Et cela vaut bien sûr pour la corruption endémique de la Très Sainte Russie orthodoxe. Et pourtant les sociétés humaines ont besoin de liens sociétaux et collectifs qui leur donnent du sens au-delà des simples satisfactions matérielles. Les religions sont faites pour ça.
C'est aussi ce que les communistes chinois ont compris en encourageant la tradition confucéenne du culte des ancêtres comme ciment de la société chinoise.
Version Poutine ou franciscaine, le christianisme est bon pour la santé morale et mentale des sociétés humaines. Même ses repères moraux et sociétaux contraignants sont autant de balises que l'hédonisme et le relativisme ambiants ne sauraient abolir sans risquer d'entraîner la décomposition sociétale et la régression de la civilisation.