La controverse sur le travail le dimanche dans notre douce France, imposerait une mise au point commune des autorités religieuses des grandes confessions. Ils sont en effet les premiers concernés, bien avant les représentants des intérêts de Carrefour et autres lobbies. Car ce qui est en jeu est fondamental : de deux choses l'une en effet : ou bien l'homme est la mesure de l'univers, ou bien il est soumis à des lois transcendantales comme toutes les créatures. Et dans ce cas les représentants des religions ont quelque chose à dire aux responsables politiques. Or ce n'est pas le cas en France puisqu'ils viennent d'être exclus du comité éthique.
Dans ces conditions, et sans cautionner la réaction extrémiste de ceux qui veulent imposer une loi de Dieu mal comprise, il est normal que les religieux s'impliquent dans la vie sociale et politique pour rappeler la loi de Dieu.
Dans le monde musulman ils ont fondé des partis politiques dont certains, comme en Turquie ou en Tunisie, parviennent à de délicats compromis avec la société civile. En Israël les partis religieux veillent à ce que la société israélienne ne dérive pas dans une modernité sans âme qui serait la mort d'Israël.
Qu'en est-il en occident plus ou moins chrétien ?
La masse biologique et culturelle des musulmans en occident y rend inévitable tôt ou tard la création de partis religieux musulmans, ce n'est qu'une question de temps. Mais qu'en est-il de la tradition démocrate chrétienne ?
Elle imprègne la culture des droits de l'homme mais elle ne constitue plus un groupe de pression politique, sauf peut-être en Allemagne où la très puissante démocratie chrétienne reste la gardienne des valeurs éthiques. On peut raisonnablement penser par ailleurs que les problèmes éthiques sont en train de provoquer un réveil du religieux. Le débat concernant le mariage homosexuel l'a bien montré. De même la prise de conscience se fait que la réglementation du travail le dimanche est une question qui va au-delà de simples revendications syndicales concernant les heures supplémentaires et le droit au repos. Sur ces questions le retour militant de la démocratie chrétienne serait souhaitable faute de quoi les réponses populistes s'imposeront sur toutes les questions qui touchent au sacré.
La tâche est difficile pour les responsables des églises. Comment en effet rappeler la loi de Dieu sans tomber dans l'hypocrisie, le fanatisme et l'irréalisme ? Difficile mais nécessaire pourtant, car il n'est que temps de rappeler cette loi avant que le consumérisme, le matérialisme et le n'importe-quoi des mœurs, ne créent le chaos dans les sociétés post industrielles aussi bien qu' émergentes.