http://le-vieux-templier.hautetfort.com/

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Il était une fois sur le chemin de Compostelle. Navarette-Villafranca de Oca. Note 18

420px-Stjacquescompostelle.pngJ'ai finalement trouvé un salon de coiffure à Najera, rien que des dames qui piaillent. Me serais-je trompé ? Qu'importe ! la patronne me dit qu'elle me ferait volontiers une coupe. Va donc pour une coupe en regardant tomber la pluie et en écoutant piailler ces dames....Le soir je fais étape à Azofra pour 3€ au gîte paroissial, le privé est à 12€ la nuit. Un mystère s'impose, depuis que je suis en Espagne jamais je n'ai réussi à trouver une petite cuillère dans la vaisselle des gîtes...mystère des petite cuillères. Gîte complet là encore, certains dorment à même le sol. Le lendemain je passe à Santo Domingo de la Calzada, étape célèbre illustrée par le saint du même nom, grand bâtisseur de routes  ou Calzada ( Chaussée) pour les pèlerins au Moyen Age. Toujours les mêmes histoires de saints combattant les Maures et aidant les pèlerins dans leur dangereux périple, à une époque où les bandits de grand chemin guettaient les pèlerins pour les rançonner. Rien à voir avec le pèlerin à carte bleue que je suis. Mon pèlerinage est une joie totale, j'aime de plus en plus cette vie libre du chemin et je me demande comment je vais me réhabituer à ma vie de retraité à Colmar....il faudra que m'occupe beaucoup pour oublier la vie libre du chemin. Vie libre qui commence tôt, à 6 heures, car à 8 heures tous les pèlerins doivent avoir évacué le gîte.

Dure journée, je marche dans les rafales de vent  et les bourrasques. Je suis maintenant en Castille,le berceau de l'Espagne.Le paysage est aride, battu par le vent. Je traverse des villages déserts où ne vivent que des vieux, villages pauvres et délabrés qui n'ont pas changé depuis l'époque où ils étaient traversés par les troupes de Napoléon. Je pense à un ancêtre mort au siège de Burgos et je me prends à hurler dans le vent une chanson de marche de l'Empire..."On leur percera le flanc, rantanplan tirelire, on leur percera le flanc rantanplan..."Etonnant le pouvoir d'un chant de marche pour porter les pas..J'en ai bien besoin car le ciel se déverses à flot et le sentier longe la Nationale 20 avec son trafic infernal de poids lourds. Ceux-ci soulèvent de gerbes d'eau qui mouillent les pèlerins progressant sur le sentier le long de la route. A Villafranca de Oca je craque, je suis trempé et je décide d'aller à l'hôtel pour le bonheur d'un bain chaud et d'une nuit passée seul dans un bon lit, dans des draps et sans personne qui ronfle à côté de moi.

Les commentaires sont fermés.