http://le-vieux-templier.hautetfort.com/

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Art et Création - Page 27

  • Le non-dit religieux

    images (10).jpgSi vous voulez de la religion vous pouvez toujours vous brancher sur un média ad hoc genre KTO, vous trouverez aussi des programmes religieux officiels ou officieux dans les médias. Je vous conseille " En quête d'Esprit" sur C news, c'est tout aussi catho que sur KTO, mais c'est moins ennuyeux car plus ouvert d'esprit.

    La religion trouve donc son expression en France, mais il n'en est pas moins vrai que la culture médiatique "main stream" se situe dans le non-dit religieux.

    J'en veux pour preuve la série télévisée intitulée" Un si grand soleil", le titre est alléchant mais en fait ce soleil n'éclaire que le paysage désolé et vide d'une société dépourvue de repères. En dépit de la musique épouvantable du générique, le feuilleton est toutefois excellent, non seulement par ses qualités techniques et le jeu de ses acteurs, mais surtout parce qu'il est un tableau réaliste de la France d'aujourd'hui. La série télévisée nous présente une société qui se veut inclusive mais au prix d'un non-dit sur tous les sujets qui fâchent, en particulier en matière de religion.

    Dans le feuilleton les personnages d'origine maghrébine sont nombreux, ils sont bien intégrés et sympathiques mais jamais ils n'apparaissent en tant que musulmans ; ce qu'ils sont peut-être mais la religion est taboue dans la série. Il y a aussi un juif dans le casting, il est flic mais il ne refuse pas le jambon du sandwich pas casher qu'il mange quand il est en planque. Et que dire des catholiques, même Thierry le flic "réac" n'a pas de valeurs religieuses, et il n'est pas associé à la religion catholique traditionnelle.

    S'il en est ainsi c'est parce que le feuilleton reflète le non-dit d'une société qui veut occulter le fait religieux.

    Le feuilleton ne montre pas que les jeunes musulmans sont de plus en plus religieux et que les comportements religieux traditionnels ont le vent en poupe dans le judaïsme et le catholicisme. 

    "Un si grand soleil" est le reflet d'un projet politique matérialiste qui a échoué. Il s'agit de montrer une société inclusive sans problèmes, sans inquiétudes métaphysiques, qui fonctionne sur le sexe, l'argent et la fête sur la plage, au-delà il n'y a rien à voir.

      Cela ne me satisfait pas car il n'est pas sûr qu'une société sans Dieu ait un grand avenir.

    Précisons pour conclure qu'il vaut mieux couper le son pour s'épargner les musiques, surtout celle du générique mais un grand bravo pour les excellents acteurs. !

    PS Il y a aussi de superbes actrices bien sûr mais l'écriture inclusive me fait braire et je préfère rendre hommage à part à ces dames comme un vieux mâle blanc sait encore le faire.

     

  • Actualité de Mircea Eliade.

    51512555-tete-de-pythagore - Copie.jpgCela vaut la peine de prendre de la hauteur pour lire l'histoire en perspective spirituelle et religieuse. Mircea Eliade, le grand spécialiste de l'histoire des religions peut nous y aider. Ci-dessous un extrait de son journal d'octobre 1973.

    Je cite "....la société industrielle, parce qu'elle a rendu caducs les systèmes de valeurs traditionnels (famille patriarcale, religion considérée comme institution "totale" , .etc .)  est entrée dans un processus de désacralisation, désormais irréversible...

    …...les Hébreux ont connu la même situation chaque fois que l'"Histoire" leur accordait pour un temps la paix et la prospérité ! Ils se détournaient alors de Yahvé et rendaient un culte aux divinités de la fécondité, à Baal et à Astarté. Ce n'est que lorsque la terreur de l'Histoire devenait à nouveau insupportable qu'ils revenaient à Yahvé.  De nos jours la société industrielle profite en plein du progrès technique et de ses avantages. Nous assistons, pourrait-on dire au triomphe de divinités semblables à Baal et à Astarté, mais désacralisées " fin de citation. 

    Mircea Eliade écrivait ceci en 1973 le point culminant et final des 30 glorieuses qui virent le triomphe des valeurs matérialistes de l'argent, du sexe et de l'égo roi. Baal et Astarté étaient de retour et s'appelaient alors Sea, Sun, Sex  and money. Mais Mircea Eliade savait que cela ne pouvait durer ainsi. Il poursuit et je cite encore "...Or le progrès technique exige certaines formes d'organisation politique qui rendent inévitable le retour de la terreur dans l'Histoire"

    La suite lui a donné raison. Depuis trente ans la terreur est de retour et débouche sur la guerre en Ukraine La conclusion de Mircea Eliade vaut d'être mentionnée car elle prédit le retour du religieux en réponse à la terreur. Je cite sa conclusion " Pour ce qui me concerne, il ne fait aucun doute que de nouvelles créations religieuses, d'une importance considérable, naîtront de cette terreur même " fin de citation.

    Sur ce dernier point en ce début de 21 è siècle, les "nouvelles créations religieuses" constituent une nébuleuse de sectes et groupes les plus divers.  On voit apparaître une éco spiritualité trans religieuse tandis que s'accélère le déclin des religions institutionnelles comme le catholicisme romain. En religion aussi l'heure est à la fragmentation en groupes rivaux selon qu'ils sont traditionnels ou libéraux.

    Une chose est certaine Dieu n'est pas mort et n'a jamais été autant nécessaire à l'équilibre du monde. Autre certitude : une nouvelle création religieuse devra concilier la liberté de l'homme moderne et un ordre collectif qui s'impose à tous.

    Nous en sommes loin et pour l'heure nous vivons le moment décadent du tout à l'égo dans l'ignorance de la loi divine inscrite pourtant au cœur de la liberté humaine.

     

    "

  • Le patrimoine chrétien en question sur Cnews

    images 2.pngA l'occasion des journées du patrimoine des 17 et 18 septembre l'émission "En quête d'Esprit" de Cnews a été consacrée au devenir du patrimoine chrétien.

    " Comment préserver ce patrimoine tant au niveau matériel que spirituel ?", telle était la question. 

    En réponse il y a  l'action médiatique et culturelle  d'une association comme celle du  Puy du Fou représentée par Nicolas de Villiers sur le plateau. Le problème est qu'il ne s'agit là que de spectacle.

     Au plan   matériel ce patrimoine est bien entretenu par l'Etat partout où il représente une valeur culturelle et artistique.  C'est le cas par exemple dans les Alpes maritimes où la moindre chapelle de village contient parfois de véritables trésors baroques méritant d'être conservés.

    La vraie question est celle de la préservation du patrimoine chrétien dans sa substance spirituelle.

    Un vrai non dit car le  problème non mentionné sur le plateau est celui de la déchristianisation de la France. Une question qui ne fut abordée qu'en incidente à travers  l'intervention de Sonia Mabrouk qui présenta son livre intitulée " Douce France". En fait il s'agit de la douce France d'hier qui disparaît, celle des  églises  vides  vouées à la démolition ou vendues pour des usages profanes.

    Une esquisse de réponse à cette question est celle donnée par l'association  "Les priants des campagnes" dont le président Phillipe  de la Mettrie était présent sur le plateau. Il expliqua comment des laïcs se mobilisent pour sauver des églises matériellement,  mais aussi  en y assurant une présence spirituelle en y rassemblant des personnes venues prier ensemble.

    On ne saurait en effet mieux faire pour préserver l'argenterie de famille qu'en l'utilisant,  mais cela ne saurait suffire si les participants au repas sont de plus en plus vieillissants et de moins en moins nombreux.

    En conclusion qu'il me soit permis de dire ici que pour sauver le patrimoine chrétien  il  faut répondre aux questions posées par Sonia Mabrouk. Dans son livre elle constate que la douce France n'existe plus mais elle  continue de croire en la France en tant qu'entité culturelle et spirituelle. Ce point de vue d'une française musulmane   rejoint celui du vieux gaulois que je suis et qui conduit tout naturellement à la question suivante adressée aux priants des campagnes :

    Pour sauver nos églises vides accepteriez-vous d'y prier avec  des non chrétiens qui ont foi en la France ?