Le débat se résume en une simple question : existe-t-il un observatoire de la christianophobie comme il existe un observatoire de l'islamophobie ? Oui mais à cette différence que le premier est une association chrétienne privée tandis que le second est subventionné par l'OSCE et reconnu par l'ONU. Cherchez l'erreur.
Islam - Page 66
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Islamophobie et christianophobie.
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Jésus : chacun sa version.
L'émission documentaire "Jésus et l'islam" a été diffusée le mardi 8 décembre 2015 sur Arte. Ce titre est trop restrictif et le titre de l'émission aurait dû être " Aux sources des monothéismes". Il d'ailleurs devrait être celui de toutes les émissions religieuses d'Arte qui visent à éclairer les sources des religions monothéistes nées au moyen orient. En ce temps de Noël il serait bon de rappeler aux Juifs comme aux Musulmans que Jésus fait partie de notre commun héritage.
Le documentaire intitulé "Jésus et l'islam" comporte trois parties qui éclairent chacune un aspect particulier de la doctrine islamique, à savoir le rapport à Jésus, le rapport aux Juifs et le rapport à Marie.
Pour l'islam Jésus est un envoyé de Dieu, au même titre que Mahomet, et il est même quasi plus important que lui puisqu'il revient à la fin des temps, au Jugement dernier, pour consacrer la victoire définitive de l'islam. A noter que pour l'islam Jésus n'est pas mort sur la croix contrairement à ce que racontent les Juifs selon l'islam. Les Juifs s'illusionnent sur le sujet. Et là on retrouve les apocryphes, dont l'évangile de Barnabé, revendiqué par l'islam, et qui a nourri aussi la doctrine du docétisme et monophysite sur l'illusion de la crucifixion.
Ce qui est passionnant c'est le fait que la crucifixion et la mort de Jésus ne sont acceptés finalement ni par l'islam ni par le christianisme. Puisque dans les deux cas Jésus échappe à la mort. Un autre est crucifié à sa place dans l'islam et il ressuscite dans le christianisme. Quelle imagination ils ont ces orientaux !
S'agissant du rapport aux Juifs qui constitue la deuxième partie du documentaire, on comprend bien qu'il s'agit d'une affaire de concurrence commerciale. Il s'agit du monopole dans l'exploitation du pèlerinage et du fonds de commerce religieux monothéiste. Rien de bien neuf. Déjà Jésus s'était attaqué aux marchands du temple, Mahomet remet en cause l'establishment religieux de l'époque à La Mecque. Rien de bien neuf en fait . Bien plus tard la Réforme remettra Rome en cause et le commerce des indulgences. Et depuis les mouvements de renouveau spirituel ne cessent pas, aussi bien dans le christianisme que dans l'islam. Le rêve de l'Etat Islamique est aussi fondamentalement un mouvement de remise en cause de l'islam institutionnel. Mahomet fit ce que fit Jésus un peu avant lui et ce que Luther et d'autres firent après eux. Dans le Judaïsme certains aujourd'hui encore contestent l'orthodoxie judaïque et rêvent de reconstruire le Temple. Là encore rien de bien neuf.
La troisième partie du documentaire d'Arte est consacrée à Marie, la mère de Jésus. Et là encore l'islam apparait bien comme une autre version de l'histoire chrétienne sur le sujet. L'islam appelle Jésus le fils de Marie et admet qu'il n'est pas né d'un homme, sauf qu'il n'en dit pas plus mais il veut sauver la réputation de Marie contre les Juifs. Ceux-ci prétendaient ( Flavius Josèphe ) qu'elle aurait eu un fils d'un légionnaire romain appelé Panthera. En l'épousant le vieux Joseph l'aurait sauvée de la lapidation. Au contraire, loin de voir en Marie une fille mère engrossée par un soldat romain, ou une prostituée, l'islam voit en elle une femme différente de toutes les autres. Mais il n'est pas très regardant sur la chronologie puisqu'il voit en elle la sœur d'Aaron; ce qui la situe quelque mille ans plus tôt dans l'histoire biblique.
Conclusion ? Celle que Mahomet a proclamé, à savoir qu'il n'y a de Dieu que Dieu. Malheureusement il a oublié d'ajouter qu'innombrables sont les prophètes et que tout n'est que littérature orientale et contes des mille et une nuits. Cela ne vaut pas de s'étriper pour ça !
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l' Etat Islamique : un défi spirituel d'abord.
L'Etat islamique c'est l'abomination des abominations pour tout esprit religieux évolué, pour tout croyant et pour tout être raisonnable. Pourtant à bien y réfléchir il est légitime de penser que l'Etat Islamique n'est qu'un phénomène extrême comme on en trouve dans toute religion; ce qui le relativise et fait de lui un simple défi pour la raison et pour la foi.
Mais c'est d'abord un défi pour les leaders traditionnels de l'islam contraints de donner enfin une réponse musulmane au défi de la modernité.
A ce jour sans grand succès. En Occident les rares appels d'imams modérés à manifester contre Daesh se sont soldés par des échecs. Par peur parfois, mais surtout par réflexe identitaire traduisant le mal être des musulmans dans les sociétés post chrétiennes agnostiques et athées.
Cela ne saurait décourager ceux ( dont je suis ) qui pensent que l'islam va marquer profondément le paysage religieux de l'Occident dans le prochain demi siècle. La démographie musulmane est en train de submerger les vieilles chrétientés. Celles-ci ont quasiment disparu en Orient et deviennent folkloriques en Europe occidentale. Le grand cirque papal masque mal la désertification chrétienne en Europe. Les nouveaux venus sont cependant confrontés au vivre ensemble religieux avec les populations de souche sécularisées. L'idéal laïc ne peut suffire à fonder ce vivre ensemble car il est incompréhensible pour les croyants fervents qui viennent d'Orient ( à commencer par les chrétiens d'orient d'ailleurs ).
Il faut donc s'attendre à une modification radicale du paysage religieux sur notre sol, pour le pire ou pour le meilleur. Les musulmans peuvent soit transférer leur guerre civile sur notre sol, et y renforcer la puissance de l'islam intégriste, soit moderniser l'islam pour en faire avec les autres monothéismes, le vecteur d'une révolution religieuse et spirituelle capable de renouveler les sociétés occidentales.
En attendant cette prise de conscience du caractère fondamentalement culturel, religieux et spirituel du conflit qui nous oppose à l'Etat Islamique, on perd son temps à le bombarder en Syrie sans le combattre au sol. Et surtout on s'illusionne de croire que le retour au plein emploi anéantirait son influence dans nos banlieues.
Le défi de l'Etat Islamique est spirituel d'abord. Mais où est l'Etat qui saura répondre à ce défi ? La Russie orthodoxe et chrétienne ? La libre Amérique qui fait confiance à Dieu sur ses dollars ? Ou une France animée de nouveau par la foi de Saint Bernard associée à la lucidité de Voltaire ?