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Actualité en lecture spirituelle - Page 149

  • Les deux papes.

    F0007202.jpgLe jour de Noël j'ai vu sur Netflix le film " Les deux papes". Bon film, bons acteurs et une bonne idée de scénario, à savoir que Benoit XVI aurait démissionné afin de permettre à Bergoglio d'être élu et de réformer l'Eglise. Si non e vero e bene trovato.

    Ceci dit au-delà du théâtre médiatique religieux dont ce film est une bonne illustration la même et sempiternelle question reste toujours posée : que fait-on de ce  "machin" qu'est l'Eglise ? Ce qu'aurait sans doute dit De Gaulle s'il n'avait pas été si bon catholique, c'est à dire quelqu'un qui ne pose jamais les questions qui fâchent.

    Mais aujourd'hui le bon catholique est celui qui pose les questions qui fâchent et qui exigent au moins des esquisses de réponse.

    Il y en a. D'abord il faut garder le "machin ", car ce patrimoine folklorique inestimable est une valeur sûre. Comme la monarchie britannique, c'est un business qui rapporte gros en termes de rentrées financières touristiques et de sous produits dérivés, sauf que la gestion est lamentable faute d'une restructuration du business.

    Pour cela il faut garder le musée romain mais installer le dur à Genève ou aux USA et en faire un vrai charity business, un centre de création de fonds d'investissement à vocation sociale et/ou écologique.

    Mais quid de la doctrine et de l'organisation ?

    La doctrine d'abord. Comment délester le catholicisme du poids  mort historique du dogmatisme? 

    Peut-être gràce au folklore romain précisément. Imaginez un peu l'impact qu'aurait la voix d'un pape qui aurait le courage de la vérité en proclamant  urbi et orbi qu'un catholique est un homme libre, qu'il n'est soumis à aucune vérité de foi imposée, sauf  la croyance en Dieu et la quête de ses lois et de sa volonté. Il pourait alors proclamer que la raison d'être de l'Eglise est la diffusion de l'Evangile et la recherche scientifique appliquée à la compréhension de la conscience au plan individuel et au coeur de l'Evolution. Un tel pape exhorterait les catholiques à  mettre en pratique le message de Jésus selon la compréhension qu'ils en ont , sans oublier d'intégrer dans leur foi cette  dimension féminine du Divin qu'est le culte marial, ce marqueur incontournable du catholicisme.

    L'organisation de l'Eglise découlerait naturellement d'une telle liberté conduisant à l'émergence d'une multiplicité de communautés ferventes basées sur les affinités les plus diverses, très souvent écologiques et de type monastiques. L'évêque de Rome et la culture italienne qui va avec restant bien sûr des marqueurs culturels et médiatiques forts.  

    Telles sont les esquisses de réponses que Dieu seul connait  et que je ne  verrai sans doute pas, mais je suis prêt à parier que l'Eglise évoluera ainsi pour la plus grande gloire de Dieu et le bien de l'humanité. Cela vaut bien d'aller à la messe parfois.

     

  • Ensemble dans la Lumière.

    images (23).jpgC'est un super petit bonhomme qui n'a pas encore deux ans, qui vit aux Etats Unis, et qui déjà comprend le français aussi bien que l'anglais. Son papa est juif et américain et il fait le bonheur de ma fille. En ce moment juifs et chrétiens fêtent le retour de la  Lumière, ils appellent ça Hanoukat et nous Noël. Voilà pourquoi je viens de recevoir par internet une super photo de mon petit fils contemplant émerveillé une menorah de lumière.

    Problème. Mon petit fils n'est ni baptisé ni circoncis car papa n'est pas tout à fait juif, né de andventre non juif, et ma fille est une mécréante catholique comme son père. 

    Mais est-ce si grave si toute la famille, des deux côtés de l'Atlantique, continue dans la Lumière de l'Amour et de la Vie ?

    La religion n'est que culture et relativité conceptuelle  mais la nature est de nature religieuse. Elle se fonde sur le couple Eros/Thanatos, c'est à dire le sexe  transfiguré en désir d'éternité.  Tristan et Yseux, Héloïse et Abélard, les grands amoureux  le savent bien eux qui parfois choisissent la mort pour rester unis dans la Lumière.

    Sol invictus ! Christus invictus ! Voilà toute la religion !

    Mais allez donc faire comprendre cela aux religieux ! 

  • Actualité de Saint Benoît.

    11233976lpw-11237253-jpg_4753601.jpgA cette époque l'Empire Romain s'effondrait sous l'afflux des barbares, des migrants pauvres toujours plus nombreux. Les élites  de l'Empire ne croyaient plus en rien mais faisaient encore semblant d'adorer les dieux anciens, tandis que les plus avisés se tournaient vers le christianisme. C'est alors que Saint Benoit fonda son premier monastère et en écrivit la Règle, un effort d'ordre dans le désordre croissant, un effort d'équilibre entre la parole et l'action, la méditation et l'entraide, l'identité et l'ouverture.

    Rien de nouveau sous le soleil. Aujourd'hui l'Empire  du consumérisme mondialisé, comme  l'Empire Romain, subit la loi des grands nombres et ploie sous le poids croissant des   migrants pauvres toujours plus nombreux.Les élites font encore semblant de croire aux mérites de la "croissance" économique mais elles ne peuvent masquer  un désordre  croissant associé à une crise écologique planétaire. Et comme il y a 2000 ans les plus avisés se détournent du système condamné en quête d'un nouvel équilibre personnel et collectif fondé sur des valeurs  spirituelles renouvelées.

    Sauf que désormais le progrès spirituel est devenu  la condition de la solution d'une crise écologique planétaire inconnue il y a 2000 ans. 

    Mais la démarche de retrait spirituel est la même.

    Avant de changer le monde il faut d'abord se changer soi-même, faire silence en soi-même et se déconnecter au maximum du tintamarre médiatique et informatique ambiant. Faire silence, mais rester à l'écoute en ne gardant que l'information utile à la parole juste et à l'action efficace. Enfin et surtout, veiller  à se soustraire aux conditionnements aliénants  de la culture  et de la politique afin de préserver une pensée juste et une conscience droite. Au plan collectif cela se traduit par l'engagement au service de l'écologie concrète et des valeurs de préservation.

    Ce nouvel esprit monastique a connu déjà des pionniers bien avant la prise de conscience que nous connaissons actuellement.

    Sur ce thème il faut évoquer le projet futuriste de Lanza del Vasto, émule de Gandhi, qui dès les années 50 du siècle passé créa la communauté de l'Arche près de Lodève, communauté qui depuis a essaimé en plusieurs villages écologiques et spirituels. ( Rien à voir avec les communes post soixante-huitardes,  libertaires, liberticides et non religieuses.)

    Aujourd'hui la jonction entre écologie et spiritualité se précise, au point que de nombreux chrétiens pensent que l'esprit monastique pourrait être un modèle écologique et spirituel pour notre temps.

    Sous réserve bien sûr d'une liberté théologique excluant  tout dogmatisme et d'une organisation monastique incluant un modèle familial communautaire, au-delà des ordres traditionnels de célibataires. Un défi pour le catholicisme bien sûr, mais aussi pour tous les chrétiens, voire d'autres qui se reconnaissent dans le message fondamentalement écologique de Jésus.