L'église catholique quel avenir ? Question absurde pour les croyants qui pensent qu'elle moud dans l'Eternité. Ils ont peut-être raison mais cela ne dispense pas d'un peu de réflexion prospective limitée à notre humble durée humaine.
A ce niveau l'institution ecclésiale romaine est comme toutes les institutions humaines. Celles-ci apparaissent, se développent et disparaissent avec le temps. Nous osons donc proposer une modeste réponse prospective à terme non défini.
Pour approcher d'une esquisse de réponse plus précise il faudrait prendre en compte l'influence de la culture numérique. En effet dans le monde virtuel et numérisé dans lequel nous entrons, toutes les institutions sont menacées par l'ubérisation générale. A l'avenir on peut envisager des sociétés "tupperware" et " do it yourself" qui se dispensent d'infrastructures lourdes et contournent les institutions officielles. Cela vaut aussi pour les églises.
ll faudrait aussi prendre en compte la question du contrôle de l'information. Quel impact ont encore radio Vatican ou KTO face à Internet et aux sources d'information alternatives ?
Faute de données précises sur ces sujets la crise de l'église catholique se résume à un conflit entre réformateurs et conservateurs débouchant sur deux scénarios possibles.
Le premier, le plus probable est la continuation du schéma actuel, à savoir la folklorisation à l'anglaise avec un pape style reine d'Angleterre, grand promoteur de l'économie de produits dérivés tels les mugs, les drapeaux et autres gadgets, le tout basé sur les grands spectacles, les JMJ valant bien l'ouverture du parlement britannique, le carosse en moins, la papamobile en plus.
Selon ce schéma, le folklore et le patrimoine sont mis au service d'un business politico médiatique global qui fait l'impasse sur les problèmes de fond. Dans ce scénario il s'agit de ne pas casser la poule aux oeufs d'or vaticane par des réformes qui gâcheraient le spectacle au profit de la substance. Ce modèle sans avenir dans les pays avancés peut se maintenir longtemps cependant, car il s'alimente de l'explosion démographique de l'Afrique. L'église catholique y trouve encore des paroissiens et surtout une main-d'oeuvre bon marché.Celle-ci gère de plus en plus les églises vides des vieux pays catholiques.
Le second scénario suppose que les réformateurs n'ont pas dit leur dernier mot. Ils prennent encore l'institution au sérieux mais estiment qu'il est urgent de la réformer dans la ligne de Vatican II. Selon ce scénario inévitablement l'institution se protestantise et se situe dans le courant d'un christianisme moderne et laïcisé réduit très souvent à la défense des droits de l'homme. Dans ce schéma rien n'interdirait à l'église catholique d'être le pilier d'une multinationale chrétienne organisée autour du Conseil oecuménique des Eglises. L'administration romaine y retrouverait du sens au service de nouvelles fonctionnalités.
Pour conclure le premier schéma parait le plus vraisemblable car il s'inscrit bien dans une société de spectacle et d'apparence. Le second scénario implique de redonner de la substance à l'institution afin qu'elle réponde aux questionnements modernes, il appelle l'église catholique à être plutôt que paraître, et à se dépouilller des ultimes singeries de son pouvoir, autant dire la renvoyer aux catacombes….
Un sacré défi si l'on ose dire car entre les partisans du vieil arbre, majestueux mais creux, et les jardiniers des fragiles jeunes pousses, Dieu seul peut reconnaitre les siens !
Commentaires
La réforme devra être la possibilité aux ecclésiastiques de se marier, ainsi il y aurait moins de pédophiles, et le Pape n'est plus perçu comme la haute autorité de l'église catholique tant que ces agissements criminels se perpétuent.
Ce commentaire confirme l'actualité. Un prêtre a mis en ligne une pétition pour demander la démission d'un cardinal à propos de pédophilie. On voit bien ici l'effet d'internet sur l'institution mais ce n'est que le début. Dossier à suivre