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Actualité en lecture spirituelle - Page 181

  • L'impact du net sur les institutions et le contrôle des consciences.

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    En tant que centres de contrôle des consciences, les institutions politiques et religieuses sont impactées par le net au point de n'avoir le choix qu'entre la "démocrature", voire la dictature pour les premières, ou le repli identitaire folklorique pour les secondes.

    La liberté d'expression qui fonde la démocratie trouve ses limites du fait de l'information immédiate, souvent fausse ou manipulée d'internet, qui pousse les gouvernants à contrôler ou à manipuler l'opinion publique. La Chine en est l'exemple parfait avec son contrôle absolu d'internet mais Poutine et Erdogan évoluent dans ce sens très "tendance" en politique.

    Les institutions religieuses ont le même problème, à commencer par l'église catholique. Dans un premier temps celle-ci a tenté d'utiliser les médias télévisés pour influencer l'opinion  publique et donner une impression fausse d'unité à travers les grands messes des JMJ,  mais face à Internet le Vatican est tout autant désarmé que les autres centres institutionnels de pouvoir et d'influence. La corruption et les turpitudes de ses grands dignitaires sont connues et répandues sur le net tout comme les frasques d'un petit président à scooter.

    Mais il y a aussi la réalité croissante des spiritualités alternatives en plein essor sur le net. Sur celui-ci chacun dans son coin peut créer son église ou sa communauté en dehors des institutions politiques ou religieuses, notre monde devient un monde alternatif propice à la création de réalités virtuelles plus satisfaisantes que celles du quotidien.

    L'exemple de Daesh est l'illustration de ce phénomène. L' Etat Islamique s'est d'abord imposé dans les esprits sur Internet avant de devenir un facteur politique de terrain. Son éradication spatiale ne saurait être que temporaire parce que face à l'échec des sociétés musulmanes, il propose un islam idéal fantasmé

    En occident et face à l'échec de la modernité matérialiste,  les églises chrétiennes traditionnelles ne semblent pas apporter les réponses, elles sont de moins en moins fréquentées par les fidèles mais sur le net se multiplient des expressions plurielles du christianisme illustrant la croissance de petites communautés ayant des vécus de la foi  très divers, souvent fantasmé,  et cela au sein même du catholicisme. L'unité romaine n'est en fait qu'une façade de plus en plus fissurée au Vatican même.

    Laissons de côté la question du rapport du net avec le maintien ou non de la démocratie, pour nous intéresser en conclusion à la question du vécu de la foi catholique sous l'effet de la révolution informatique.

    Une constatation s'impose :  sauf à pouvoir contrôler le net à la chinoise, le Vatican, tout comme les autres états, est désarmé. Son pouvoir apparaît pour ce qu'en dit le philosophe Alain " tout pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument ". Si le pape veut que son église reste une réalité spirituelle vivante, il doit la rendre transparente  et jouer le net pour coordonner et  organiser le multiculturalisme religieux. Demain le catholicisme sera universel ( ce que veut dire catholicos) par le net, ou il ne sera plus qu'une curiosité religieuse, au mieux folklorique, sinon ridicule.

     

  • Oui il faut canoniser Blaise Pascal !

    sans-titre.pngOui il faut canoniser Blaise Pascal car sans lui aucun esprit moderne ne peut accepter une démarche de foi, pour ne rien dire d'une démarche religieuse.

    Blaise Pascal en tant que scientifique a mesuré l'incapacité de la science à donner du sens à l'univers et l'échec de la raison à donner quelque certitude que ce soit. L'athéisme n'est qu'une croyance négative et l'agnosticisme un simple placébo intellectuel. Pour en sortir il faut parier que l'univers a du sens; ce qu'il fait en faisant le moins stupide de tous les paris, car, quitte à parier, il vaut mieux parier que le monde tient debout que n'y voir qu'un ordre né du néant par hasard, mais dénué de tout sens métaphysique.

    Mais après avoir parié avec lui faut-il le suivre dans ses conclusions pratiques ?

    Certainement pas pour qui aime le vin, les femmes et la vie du corps comme celle de l'esprit. Grand malade Pascal a simplement justifié sa faiblesse de santé dans le jansénisme chagrin. Son pari n'est pas stupide mais sa foi manque de joie et ne remet pas en cause le misérabilisme fondamental d'un certain christianisme. Dommage, car qui parie sur le sens ne peut que s'émerveiller du monde et aimer la vie. Il n'a pas tiré les bonnes conclusions de son pari, ni élargi le sens de la foi à un discours post religieux, il n'est pas parvenu à cette jubilation cosmique dont nous parle l'astrophysicien Hubert Reeves.

    Il faut cependant le canoniser car la foi se vit aussi en religion, en l'occurrence la catholique romaine, qui ne produit pas que des pédophiles et des corrompus, mais parfois aussi de vrais saints vivant déjà pour l'au-delà  de la matérialité quotidienne. Face à l'insupportable  futilité de la politique, du sport et des médias en général, Blaise Pascal nous ramène à l'essentiel. Cela vaut bien une messe de canonisation !

     

  • Déradicalisation et opium du peuple.

    sans-titre.pngLa fermeture du dernier centre de déradicalisation illustre l'échec d'une politique fondée sur l' idée fausse que seule la religion est l'opium du peuple. La folie du foot et des JO, les jeux de la télé ou de la politique  sont tout autant  de drogues plus ou moins dangereuses ( la drogue, la vraie, est  d'ailleurs au cœur des performances sportives et autres qui enivrent notre société sans repères).

    La religion au contraire est un repère nécessaire, sauf qu'à son tour elle devient drogue si elle est vécue à la lettre et non en esprit. S'agissant des drogués religieux il parait difficile de les désintoxiquer en ne leur proposant que le vide de nos sociétés consuméristes et hédonistes. Au risque de faire hurler les laïcs la meilleure réponse aux fous de Dieu est de leur proposer une drogue religieuse de substitution non dangereuse, une forme de méthadone spirituelle. Et cela c'est l'affaire des religieux et non de l'Etat. C'est à la mosquée, et non dans les centres de déradicalisation, que se situe la solution, car les candidats à la guerre sainte sont d'abord et surtout des jeunes en quête de repères.

    Or ces repères sont de nature religieuse et non laïcs, d'où l'échec prévisible des centres de déradicalisation.