Le Figaro immobilier (30 07 2019) nous apprend que la justice se penche sur l'expulstion de trois locataires d'un appartement parisien appartenant au Vatican. Deux de ces locataires sont des handicapés et c'est tout à l'honneur du Vatican de les avoir logés gratuitement pendant des années dans un appartement cossu de 160 m2 du 7 e arrondissement, sauf que c'est l'Etat français qui paie les impayés depuis 2017. Dans ce domaine comme pour les migrants la charité de l'Eglise dépend de celle des Etats et des contribuables.
C'est ce qui m'amène à m'interroger sur la gestion de la Multinationale Vatican and co, une Multinationale immobilière et foncière pour l'essentiel qui, rien qu'à Paris, possède au moins 500 appartements d'une valeur de 470 millions d'euros. (source Figaro immobilier )
N'ayant aucvune capacité pour répondre à mes interrogations j'ai donc placé cette note dans la rubrique "Art et Création" laissant à des catholiques qualifiés le soin de proposer des réponses. J'imagine par exemple que Michel Camdessus, ce grand financier catholique pratiquant pourrait peut-être proposer de gérer autrement la Multinationale Vatican and co ? N'appartient-il pas au Conseil Pontifical ?
Les chiffres sont connus puisque chaque année le bilan financier de la Multinationale est publié par l'Institut pour les Oeuvres de la Religion (IOR). Le dernier en date remonte au 11 juin 2019. J'y renvoie le lecteur.
Contrairement aux fantasmes sur le sujet la gestion de l'institution romaine n'a rien de mystérieux ni de particulièrement scandaleux. Les affaires d'argent sale des années 80 ressortent d'un problème classique de toutes les institutions financières, à commencer par celles de Suisse ( qui d'ailleurs y furent mêlées à l'époque)
Pas de faillite en vue pour l'église catholique qui est bien gérée, mais un énorme problème de restructuration et de réemploi de son patrimoine. immobilier et foncier. L'actualité de la semaine en donne une nouvelle illustration. et pas seulement à Paris.
Selon la presse portugaise les quatre derniers moines âgés, voire très âgés, de la célèbre chartreuse portugaise d'Evora, vont partir. Que deviendra-t-il des bâtiments et de l'économie de la chartreuse appréciée par les touristes amateurs de vin ? Ce n'est qu'un exemple supplémentaire de la vraie crise de personnel que connait l'église catholique. Pour gérer son énorme patrimoine foncier et immobilier elle ne recrute plus le clergé séculier et régulier nécessaire à la gestion de ce patrimoine.
Outre les chiffres donnés plus haut concernant Paris, une enquête publiée en 2014 par un membre du Club Médiapart nous apprend que rien qu'en Italie, le patrimoine immobiler de Vatican and Co c'est 115 000 immeubles, 230 000 terrains, 9 000 écoles, 4 000 hôpitaux et centres de soin.
Au plan mondial les données doivent être recueillies pays par pays mais elles font apparaitre le même problème de personnel. En fait en la matière l'église catholique déshabille Pierre pour habiller Paul, elle envoie ses prêtres africains et ses soeurs philipinnes gérer les églises et institutions vides d'Europe mais cela ne suffit pas et ne peut être qu'une solution temporaire.
Une conclusion me semble évidente : la fonte du personnel clérical impose un transfert de la gestion du patrimoine ecclésial aux laïcs en fonction des besoins et demandes du marché, immobilier en particulier. Mais ceci marque la fin de la bureaucratie écclésiale et un pas de plus vers la transformation du Vatican en une forme particulière de business royal folklorique à l'anglaise, avec des papes acceptant de jouer le rôle d'un roi ou d'une reine à la fonction purement symbolique. Bref gérer l'Eglise autrement c'est aussi la concevoir autrement. Nous n'y sommes pas encore.