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Christianisme - Page 167

  • Finance islamique, finance chrétienne ou finance éthique ?

    argent-especes-monnaie_~u10212760.jpg Le 17 octobre 2013 la finance mondiale aurait pu exploser si le plafond de la dette américaine n'avait été relevé. Il l'a été temporairement jusqu'au mois de février 2014 si bien que le système monétaire international reste en sursis. L'endettement des USA et celui du monde est devenu exponentiel et potentiellement dangereux.

    Faut-il y voir là le résultat de la transgression des  règles religieuses imposées autrefois à l'usage de l'argent ?

    Ces règles sont encore en usage en finance islamique tandis qu'un timide retour à une finance chrétienne semble s'amorcer. Les religions peuvent-elles amener la réforme de la finance mondiale pour promouvoir une finance éthique ? Un simple article ne permet pas bien sûr de répondre à la question, mais il permet de la poser correctement en rappelant sur quoi reposent la finance islamique et la finance chrétienne médiévale qui n'en est pas très éloignée, sans oublier la finance religieuse juive.

    La Bible condamne la pratique du prêt à intérêt assimilé à l'usure (23-19) du Deutéronome "tu ne prêteras pas à intérêt à ton frère, intérêt d'argent ou intérêt de nourriture, de toute chose qui se prête à intérêt". Très communautariste la hallakha autorise à charger l'intérêt aux non juifs mais l'interdit entre coreligionnaires. C'est ce qui explique qu'au moyen-âge les juifs devinrent banquiers de la chrétienté et cela d'autant plus que la plupart des autres métiers leur était interdits.

    En effet l'Eglise catholique romaine, dans le droit fil de l'interdit biblique, continua d'interdire l'intérêt assimilé à l'usure. La réforme protestante leva l'interdit et permit le développement du capitalisme et de l'entreprise dans les pays protestants, bien avant les pays catholiques en retard. Aujourd'hui la crise de la dette de l'Amérique est la conséquence ultime de cette levée de l'interdit.

    C'est dans ce contexte que la finance islamique veut apparaitre comme le recours; ce qui n'est que partiellement vrai. Outre en effet que les fonds de pension des pétrodollars des émirs du golfe sont à l'opposé de la finance islamique, celle-ci n'est qu'une version de la finance religieuse monothéiste. C'est d'ailleurs le point de vue d'Ezzedine Ghlamallah, conseiller en finance islamique et  président de l'Association des étudiants en finance islamique de l'Université de Strasbourg. Selon lui " Ces principes sont universels et reconnus par les trois monothéismes", à savoir proscription de l'intérêt et du financement d'activités telles que le jeu, l'alcool, la pornographie, le commerce des armes, et partage des pertes et profits entre prêteur et emprunteur.

      Il a été entendu puisque vient d'être créé en Suisse le "Stox Europe Christian Index" à la demande croissante d'investisseurs chrétiens pour des placements éthiques. Comme pour la finance islamique, les sociétés souhaitant figurer dans le nouvel indice ne pourront tirer profit du tabac, de la drogue, de la prostitution, de la pornographie, des jeux d'argent et des ventes d'armes. Seule différence avec la finance islamique l'indice admet la production de porc et la vente d'alcool.

    Les prêts à intérêt que le christianisme a longtemps interdit continuent d'être autorisés. Tant que ce point fondamental n'aura pas été remis en question la crise financière perdurera et la finance islamique aura un temps d'avance sur l'indispensable retour de la finance chrétienne. A terme les finances religieuses contribueront à la promotion de la finance éthique d'un monde plus évolué mais avant que l'humanité évolue sur cette question bien des crises sont devant nous malheureusement.

     

     

     

     

     

     

  • Loi de Dieu et loi des hommes.

    MOISE_Dore_small.jpg La controverse sur le travail le dimanche dans notre douce France, imposerait une mise au point commune des autorités religieuses des grandes confessions.  Ils sont en effet les premiers concernés, bien avant les représentants des intérêts de Carrefour et autres lobbies. Car ce qui est en jeu est fondamental : de deux choses l'une en effet : ou bien l'homme est la mesure de l'univers, ou bien il est soumis à des lois transcendantales comme toutes les créatures. Et dans ce cas les représentants des religions ont quelque chose à dire aux responsables politiques. Or ce n'est pas le cas en France puisqu'ils viennent d'être exclus du comité éthique.

    Dans ces conditions, et sans cautionner  la réaction  extrémiste de ceux qui veulent imposer une loi de Dieu mal comprise, il est normal que les religieux s'impliquent dans la vie sociale et politique pour rappeler la loi de Dieu.

    Dans le monde musulman ils ont fondé des  partis politiques dont certains, comme en Turquie ou en Tunisie,  parviennent à de délicats compromis avec la société civile. En Israël les partis religieux veillent à ce que la société israélienne ne dérive pas dans une modernité sans âme qui serait la mort d'Israël.

    Qu'en est-il  en occident plus ou moins chrétien ?

    La masse biologique et culturelle des musulmans en occident  y rend inévitable tôt ou tard la création de partis religieux musulmans, ce  n'est qu'une question de temps. Mais qu'en est-il de la tradition démocrate chrétienne ?

     Elle imprègne la culture des droits de l'homme mais elle ne constitue plus un groupe de pression politique, sauf peut-être en Allemagne où la très puissante démocratie chrétienne reste la gardienne des valeurs éthiques. On peut raisonnablement penser par ailleurs que les problèmes éthiques sont en train de provoquer un réveil du religieux. Le débat concernant le mariage homosexuel l'a bien montré. De même la prise de conscience se fait que la réglementation du travail le dimanche est une question qui va au-delà de simples revendications syndicales concernant les heures supplémentaires et le droit au repos. Sur ces questions le retour militant de la démocratie chrétienne serait souhaitable faute de quoi les réponses populistes s'imposeront sur toutes les questions qui touchent au sacré.

    La tâche est difficile pour les responsables des églises. Comment en effet  rappeler la loi de Dieu sans tomber dans l'hypocrisie, le fanatisme  et l'irréalisme ? Difficile mais nécessaire pourtant, car il n'est que temps de rappeler cette loi avant que le consumérisme, le matérialisme et le n'importe-quoi des mœurs, ne créent le chaos dans les sociétés post industrielles aussi bien qu' émergentes.

     

  • Quand la religion se ridiculise......le diable rit !

    diable.png Tout croyant aimant Dieu et la religion ne peut qu'être navré lorsque la religion se ridiculise en se réduisant à n'être qu'une épicerie qui vend du bon dieu sous emballage estampillé avec bon de garantie.

    C'est pourtant l'impression que donne l'attitude de l'église catholique néerlandaise qui vient de suspendre un de ses prêtres, coupable d'avoir omis certaines paroles ( magiques apparemment) lors de la célébration de l'eucharistie.

    Le comble est que le prêtre a conditionné la réaction de sa hiérarchie en précisant:" qu'il n'avait pas prononcé tous les mots qui transforment le pain et le vin en corps et sang du Christ" !

    Un mauvais esprit ferait sans doute remarquer que somme toute l'Eucharistie n'est qu'affaire de mots, de bla bla ; d'ailleurs l'évangile de Jean n'affirme-t-il pas qu'au début était le Verbe ( le mot, la parole )?

    Et que peut-on dire de Dieu sinon rien ou le mot Dieu  ? Et comment exprimer les Mystères de la foi, sinon à travers les mots ?

    Et que dire des scientifiques qui décrivent l'univers à travers les symboles et les  mots mathématiques ?

    La foi comme la science passe par les mots. Faut-il pour autant les idolâtrer comme ce prêtre hollandais ?