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Actualité en lecture spirituelle - Page 33

  • 3) Tradition et catholicisme.

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    Dans notre dernière note intitulée 2) Initiation et religions nous avions exprimé une préférence pour un catholicisme traditionnel qui ne se réduisit pas au refus du modernisme. Il nous faut maintenant justifier ce choix alors même que le catholicisme est justement malade du modernisme.

    Il  est en crise  parce qu'il lui faut s'adapter aux réalités très relatives du temps  tout en restant ancré dans la Tradition. Le problème n'est pas nouveau, il en est ainsi depuis les origines du christianisme. Au début de l'Eglise, les partisans juifs de Jésus voulaient maintenir le ritualisme juif.  L'église  de Jérusalem  autour de  Jacques s'opposa ainsi  à l'ouverture au monde des disciples de Paul, qui  ne souhaitaient pas imposer la circoncision aux partisans de Jésus issus de la société païenne.

    De même aujourd'hui les Traditionalistes s'opposent aux courants modernistes issus du Concile Vatican II. Ils refusent l'innovation  au nom du ritualisme catholique issu de la Contre Réforme.

    Rien de bien nouveau car historiquement les modernes se sont souvent opposés à Rome au nom de la réforme. Le problème est que dès que les réformes aboutissent à la  Réforme, celle-ci  à son tour connaît de nouveaux courants dissidents et ainsi de suite. Inutile donc de refaire la Réforme toujours à refaire. Ceci dit la défense de la Tradition n'est pas  la régression dans le passé.  Il est au contraire vital  de laisser jouer l'Esprit dans les institutions car  c'est  la condition de ce " Et je ferai toutes choses nouvelles "  (Jean II ) situé à l'horizon de toutes les apocalypses.

    Mais comment faire direz vous ? En conciliant   la  Tradition, son ritualisme et  sa discipline à la liberté de pensée qui nourrit la démarche de foi , et parfois l'envol mystique de l'âme.

     L'église catholique devait donc encourager ses Traditionalistes à continuer dans la foi pour  combattre les erreurs modernes. Mais plutôt que de les combattre elle devrait les inciter à être de vrais Traditionalistes, ce qu'ils ne sont pas actuellement. La démarche traditionnelle  ne se réduit pas à la messe en latin et  à tel ou tel rite catholique ancien, car  elle est de nature ahistorique  et  de nature métaphysique. C'est aussi une démarche libre incompatible avec la psycho rigidité conceptuelle.

    La Tradition a toute sa place dans le catholicisme et doit y retrouver son expression collective . Mais comment ?

    D'abord sans doute en apaisant la querelle avec les intégristes de la Fraternité Saint Pie V par exemple, mais également en levant l'excommunication contre la Franc-Maçonnerie  dont on ignore trop souvent  le caractère hautement spirituel et traditionnel de certaines obédiences.  Enfin et surtout en posant la question  de savoir quelle organisation ecclésiale, de type ordre ou  confrérie, serait capable de proposer un catholicisme traditionnel et initiatique. 

    Il y a pour cela une demande des baptisés et au-delà, ne pas y répondre c'est  laisser à l'islam seul la résistance traditionnelle contre les dérives de la modernité. Car cette résistance doit maintenant s'organiser, particulièrement en France dont on dit qu'elle est la fille aînée de l'Eglise.

     Cela vaut bien encore un ultime effort de réflexion. Ce sera celui de  la prochaine note intitulée  "Catholicisme et France "

     

     

     

     

     

  • 2) Initiation et religions

     

     

     

     

    2939_2.jpgPeut-on refuser la modernité ? Telle était la question posée  dans notre note 1) Tradition et initiation.

    La présente note répond que la modernité n'est que l'instant qui passe, une mode passagère et que l'on trouve toujours plus moderne ou plus ringard que soi selon le point de vue que l'on adopte. Il faut au contraire se situer dans l'Eternel , le Traditionnel, pour mieux accueillir le présent et ne pas être victime de l'illusion moderne. C'est en cela que consiste la démarcher initiatique, la boussole qui permet de ne pas se perdre dans les confusions de l'instant présent.

    L'initiation a bien des définitions selon sa nature, maçonnique ou chamanique par exemple, aussi vaut-il mieux en donner une définition générale , à savoir qu'elle est  la libre démarche de la conscience et de l'intellect confrontés à la complexité du monde.

    Elle commence avec l'homo religiosus et la démarche du premier chamane, fondateur de la première religion dont il est en même temps le Grand Prêtre. La religion est donc la forme collective, extérieure et  figée de la démarche initiatique individuelle.  Initiation et religions sont liées mais trop souvent les détenteurs du pouvoir religieux l'absolutisent et s'opposent  à la libre démarche initiatique traditionnelle.

    Les doctrines religieuses sont ainsi présentées comme des Mystères absolus  qu'il est interdit d'interpréter par le symbolisme et la libre démarche de la conscience. C'est cet interdit qui explique l'hostilité du catholicisme envers la Franc-Maçonnerie, celle des Ulémas islamiques à la démarche libre des soufis, ou encore la non reconnaissance du judaïsme libéral par les juifs religieux. 

    Si l'on met à part le cas des religions orientales, le problème des  religions monothéistes est de reconnaitre la démarche initiatique, cela vaut tout  particulièrement du christianisme qui  fut à l'origine une religion initiatique, en particulier à travers le symbolisme vivant  eucharistique. Aujourd'hui  le christianisme oublie ses origines et tend à devenir  une religion  humaniste désacralisée et c'est dommage car parmi toutes les religions il est  la voie initiatique qui concilie le mieux le Sacré et l'humain, et qui donne aussi un sens à l'Histoire. 

    Il y a  en effet un avant et un après Jésus-Christ. Le christianisme est le sens de l'Histoire, comme l'exprime si bien Teilhard de Chardin .Il ne se réduit pas à l'église de Rome et s'exprime à travers diverses confessions parmi lesquelles on choisira en fonction de  sa culture et  de ses racines.

    Et là, compte tenu de l'importance de l'élément  traditionnel dans la démarche religieuse faut-il donner la préférence au catholicisme traditionnel ? Pas nécessairement car nos Tradis  cathos confondent Tradition et  Contre Réforme. On peut néanmoins regretter le rejet dont ils sont  l'objet de la part du pape François et des tenants de l'église post conciliaire. Ce rejet ne fait qu'aggraver les problèmes de l'église catholique.

    Celle-ci va mal, non par excès de traditionalisme mais par oubli du christianisme initiatique de ses origines.

    Ceci nous ramène à l'époque des catacombes lorsque Rome s'effondrait sous les coups des Barbares, un peu comme aujourd'hui. Cela vaut réflexion. Ce sera celle de la prochaine note intitulée : 3) Religions et catholicisme. 

     

     

     

  • 1 ) Tradition et initiation.

     

     

    2939_2.jpgLes catholiques  traditionalistes se revendiquent de la Tradition. Ils ne sont pas les seuls et le plus célèbre d'entre eux fut  René Guénon mort au Caire après s'être converti à l'islam. 

    Il y aurait donc "Tradis" catho et islamo "Tradis"?

    Il n'en est rien, il se trouve seulement que toute religion comporte un aspect extérieur, exotérique qui la différencie des autres, et une dimension ésotérique qui leur est commune parce qu'elle est ancrée dans la Tradition initiatique. Celle-ci est de nature  métaphysique et ahistorique mais elle est confirmée par la paléoarchéologie. La Tradition commence lorsque que  le primate darwinien est devenu être humain en manifestant une préoccupation métaphysique qu'il exprime dans l'enterrement de ses morts. L'homo était né mais il n'était homo que parce que religiosus.

    Renoncer à être un homo religiosus est donc une régression de l'Evolution, celle dont  nous menace le développement de l'Intelligence Artificielle. C'est ce refus vital de la régression évolutive qui unit au-delà de leurs différences confessionnelles les Tradis de toutes origines. Tous ont  en commun le refus de la modernité  qui aboutit à la décadence civilisationnelle que nous constatons en Occident : refus de tout  autorité spirituelle, abandon de la métaphysique  et inversion des valeurs. 

    Tel est le constat que nous imposent les évènements que nous vivons chaque jour, constat que  René Guénon avait déjà établi dans son livre " La crise du monde moderne" paru  en  1927.

    Mais ce constat fait, peut-on refuser la modernité ?

    Cela mérite une réflexion que je vous propose de commencer dès la prochaine note intitulée 2) " Initiation et religions"