Quelle Eglise et non pas quelle église catholique, ou plutôt quelle Eglise méritant ce nom de catholique qui veut dire universel ?
A l'heure où l'église catholique se prépare à célébrer le cinquantième anniversaire de Vatican II telle est bien la question en effet.
Quelle Eglise pour demain ? Surtout pas celle qu'illustre la photo de cette note, surtout pas une institution figée dans le passé et le faux semblant, mais une Eglise qui soit celle du peuple de Dieu. Mais dès lors que l'on définit l'Eglise comme le peuple de Dieu des morts et des vivants dans l'Eternité, se pose inévitablement la question de l'identité de ce peuple de Dieu.
Le peuple de Dieu ne se réduit ni au peuple juif, ni à la communion des baptisés chrétiens, ni à l'Umma musulmane, pour ne nommer que les religions monothéistes,le peuple de Dieu est l'Eglise de l'Esprit qui travaille l'Evolution spiritualisante de l'humanité depuis ses origines.
Une telle réalité échappe aux institutions et aux dogmatisme, et laisse libre l'individu de son propre chemin vers Dieu, la seule Eglise institution qu'elle appelle est un Conseil des spiritualités et de l'éthique au niveau planétaire. L'humanité n'est pas encore assez évoluée pour aller dans ce sens et elle doit donc encore souffrir du sous-développement religieux, mais l'espoir est permis, sous réserve que dans toute religion prévalent les notions de tolérance et de dialogue au service de l'oecuménisme. Puissent les responsables de l'église romaine s'en souvenir et intégrer pleinement leur chapelle au Conseil Oecuménique des Eglises chrétiennes ! Ce serait déjà un premier pas vers l'Eglise. Puissent aussi les Juifs reconnaitre enfin que l'humanité toute entière est le peuple élu ! Puissent enfin les musulmans admettre que l'Esprit ne s'est pas endormi avec le dernier prophète de l'enfance de l'humanité !
Lors de l'inauguration de la Grande Mosquée de Strasbourg les officiels, civils et religieux, n'ont pas tari d'éloge sur les lumières de l'islam. A mon avis avec raison mais aussi, a contrario, parceque l'islam contemporain projette une ombre immense et menaçante sur la modernité que nos responsables préfèreraient ne pas voir. Alors ils donnent dans les grands mots et parlent de la "mosquée républicaine"
Les observateurs non religieux des faits religieux n'y voient que des facteurs géopolitiques. Au contraire les croyants inscrivent ces facteurs dans une vision eschatologique de l'histoire humaine, du moins pour ce qui est des monothéismes.