Il n'est pas nécessaire d'aller à la messe pour conclure que la foi chrétienne est la meilleure réponse à l'absurdité de la condition humaine. C'est ma conviction qui est aussi celle d'un homme heureux parce que religieux.
Je doute cependant en convaincre beaucoup mais je suis sûr que beaucoup seraient intéressés par la foi religieuse s'ils y voyaient comme moi la bonne nouvelle du bonheur.
Car les contemporains sont en quête du bonheur c'est même la raison de leur irréligiosité.
Ils ont cru rejeter la religion ( "l'opium du peuple") au nom du bonheur humain, sauf qu'en cela ils sont devenus dépendants des drogues de la modernité qui se sont avérées pire que les drogues religieuses d'antan.
Les optimistes athées du siècle des Lumières avaient promis le bonheur sans demander la permission à Dieu, mais ils se sont révélés des charlatans car le bonheur promis n'est pas au rendez-vous . Voilà la cause de la grande déprime de l'Occident.
Voila pourquoi en Occident les églises ferment, mais aussi les bureaux de vote et les maternités. Il en est ainsi parce que les contemporains, frustrés et désabusés, ne croient plus en rien.
Et pourtant le bonheur est possible, c'est même cela la Bonne Nouvelle de l'Evangile. Encore faudrait-il savoir l'annoncer autrement.
Pour ramener les modernes au Dieu chrétien, tellement humain qu'il en est mort, il faudrait montrer que la foi chrétienne n'est pas un paradis artificiel mais qu'elle peut contribuer au bonheur humain dès ici bas.
Une sacrée gageure sans jeu de mot car tel qu'il est enseigné depuis deux mille ans, le christianisme apparait sanglant, doloriste et culpabilisant. Il est douteux que Jésus ait voulu cela. Il ne voulait ni mourir sur la croix, ni sauver le monde par un sacrifice inutile, il ne voulait que la réforme d'Israël et le bonheur des gens.
Ce maître spirituel écouté a toujours été instrumentalisé. D'abord on voulut faire de lui un leader politique contre son gré, et il fut condamné pour une rébellion juive qu'il ne prêcha pas. Ensuite le pouvoir romain, des philosophes grecs et une secte juive firent de lui ce que l'on nous enseigne depuis deux mille ans sans qu'il se soit jamais exprimé sur le sujet.
Il n'est pas trop tard, il n'est jamais trop tard pour redonner à Jésus ce qui lui appartient en présentant autrement le récit chrétien. Mais il ne s'agit pas non plus de prétendre continuer de parler à sa place. Bien au contraire car le cœur de la foi chrétienne relève du rapport direct de la conscience à Dieu.
Dans toutes les confessions chrétiennes un fort mouvement va dans ce sens, y compris dans l'église catholique. Plutôt que de de ferrailler pour maintenir le dogmatisme du passé, le pape François met l'accent sur l'annonce de la Bonne Nouvelle dans l'esprit du Sermon sur la Montagne..
Ce christianisme-là, en phase avec le nouveau paradigme écologique est celui de l'avenir. Mais il est aussi dans la continuité de la culture monothéiste issue du Décalogue.
. Ce Décalogue, il faut le rappeler, résume les Lois fondamentales de l'écologie, c'est à dire les lois de la Vie dont le respect seul répond à l'aspiration naturelle au bonheur de l'être humain.