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Agenda - Page 158

  • Révolution verte et catholique ?

    téléchargement (10).jpgLa réponse aux interrogations sur l'avenir du catholicisme est-elle dans l'écologie ?

    C'est en tout cas la tendance actuelle à Rome. Sous l'impulsion du pape François, les frères du même nom viennent de lancer une campagne mondiale pour l'application des préconisations de son encyclique  Laudato si. Cette campagne  lancée fin mai 2020 durera jusqu'au 24 mai 2021.

    On ne peut qu'être d'accord  avec l'initiative, tout comme on ne peut qu'être d'accord avec toutes les bonnes intentions. Le problème bien sûr est la mise en oeuvre et  c'est là que commencent les difficultés.

    Une Encyclique est un monument de centralisation, c'est la parole contrôlée absolue, bref la "fulmination" d'une Encyclique est en soi  le contraire de la démarche écologique qui est de nature démocratique et décentralisée. La démarche écologique part du terrain, du local, de la base et non du sommet.

    Mais il y a pire, une Encyclique est un acte politique et non spirituel, c'est la raison pour laquelle une Encyclique sera de droite ou d'extrême-droite, comme sous Pie IX ou au contraire de gauche, voire d'extrême-gauche comme avec le pape actuel. 

     Pour certains catholiques  conservateurs en effet  le pape François est l'anti pape, Satan à la tête de l'Eglise.Certes mieux vaut rire de ce genre de délires mais  cela ne signifie pas pour autant qu'il faille suivre le pape  dans son gauchisme politique,. Certes Saint François fut d'abord un révolté qui eut maille à partir avec la hiérarchie religieuse de son temps mais les Franciscains ne sont plus aujourd'hui que de simples pions du Vatican au service d'une politique de gauche. Heureusement le pape n'est pas Mao  Tsé Toung qui, du haut de sa toute puissance, pouvait lancer une révolution culturelle affectant 1 milliard d'êtres humains. Heureusement le pape ne  peut que "fulminer" et ne contrôle plus grand chose.

    Côté positif il est heureux de constater que ses paroles  accompagnent le mouvement de l'humanité dans le sens de son évolution vers une transition écologique salutaire. Or il se trouve que cette évolution correspond aux  "fondamentaux" du christianisme qui sont effectivement révolutionnaires. Ce sont ces valeurs chrétiennes de partage et d'amour du prochain qui précipitèrent la chute de l'Empire Romain. Les soldats chrétiens ne voulaient plus combattre les Barbares, comme St Martin, l'officier romain qui coupa en deux son manteau d'uniforme pour en donner la moitié à un mendiant qui tremblait de froid.

    Or un soldat est fait pour combattre et non pour faire la charité, tout comme un chef d'Etat est fait pour maintenir l'ordre institutionnel, or en tant que chef d'Etat  le pape François est  un dangereux gauchiste. Sa politique déstabilise un  peu plus la société  occidentale  en pleine perte de repères, et cela au profit des forces montantes  du monde pauvre et barbare du sud en migration vers les richesses de  l'hémisphère nord.

    La politique du pape est celle de St Augustin face à la chute de Rome. " Passons aux Barbares !" s'était écrié celui qui rêvait de construire le royaume de Dieu sur terre, la chrétienté,  sur les ruines de Rome. 

    Le pape François veut un monde renouvelé par les valeurs  christologiques et écologiques  sur les ruines d'un mondialisme matérialiste, mercantile et inégalitaire.  L'évolution des choses lui donne raison, mais plus qu'une radicalité politique contre productive, elle exige que l'Eglise donne l'exemple concrètement à travers un renouvellement théologique œcuménique  et la relocalisation  de ses modes de fonctionnement. 

    Plutôt qu'une bureaucratie centralisée à Rome le catholicisme doit redevenir une constellation d'églises locales  de type monastique impliquées dans des entreprises et des projets de développement durables à haute valeur ajoutée spirituelle. Dans ce catholicisme-là Rome  reste le symbole de l'unité et cesse d'être un pouvoir bureaucratique qui tourne dans le vide.

    Mais là nous dépassons l'analyse et nous sommes déjà dans les réalités de demain qu'il faut se garder d'anticiper trop tôt.

     

     

  • Les réponses religieuses à la crise.

    images (2).jpgFace à la situation du monde le pape semble scruter l'horizon pour y découvrir, peut-être, une inspiration du ciel ?  En attendant il se tait atterré  par la révélation de son impuissance. Espérons que la leçon d'humilité l'aidera à imaginer un autre catholicisme répondant aux défis contemporains.

    La question vaut aussi pour toutes les grandes religions.

    Peuvent elles  nous aider à nous aventurer dans l'inconnu de l'histoire humaine ?  Pour les dirigeants chinois la réponse est oui, et ils misent sur un confucianisme à la sauce communiste pour  assurer la cohésion sociale du pays et lui apporter un avantage compétitif au plan mondial.

    A travers ses convulsions, le monde islamique quant à lui semble chercher son équilibre dans l'application de la charia par un islam modernisé, suivant en cela ( mais ne le dites pas !) l'exemple d'Israël. Depuis sa création en effet ce pays se construit sur une base religieuse associée à une extrême modernité.

    Reste bien sûr l'Occident; ce qui nous renvoie à ses racines religieuses.  Au nom de la raison matérialiste et des droits de l'homme il les a reniées. Là est la source de sa décadence et du rejet qu'il suscite dans le reste du monde. 

    La déclaration universelle des droits de l'homme est en effet perçue comme un instrument de domination occidentale qui l'oppose aux valeurs profondément religieuses de toutes les cultures; de là la révolte du monde musulman et la montée en puissance de l'Asie confucéenne.

    S'il veut arrêter son déclin et retrouver sa juste place dans le concert des nations l'Occident est  désormais contraint de revenir à ses propres sources religieuses . Celles-ci ne sont pas incompatibles avec les valeurs rationnelles de la modernité comme le montrent les exemples d' Israël et de l'Asie.

    Dans cet indispensable retour à ses sources religieuses,  le rôle de l'église catholique est fondamental mais à condition qu'elle se remette en cause tant au plan doctrinal qu'institutionnel. En effet ni l'institution ni la doctrine ne permettent de répondre aux exigences de l'heure. L'institution ne permet pas l'action  et la doctrine interdit la nécessaire adhésion de l'intelligence à la foi. La première n'est plus que folklore et la seconde une belle musique sur des paroles que ne comprennent que les initiés et les amateurs éclairés. Les masses ont déserté la salle de concert depuis longtemps. Comment les y ramener ?

    Un catholique ne peut pas s'exprimer sur le sujet, ni proposer des réponses. Il n'a que le choix entre la soumission et la démission. Dans le catholicisme la parole est réservée à l'autorité d'une institution verrouillée à tous les niveaux. Inutile de vous inscrire à un cours de théologie, vous y apprendrez à répéter ce qu'il faut penser et aucune créativité ne vous sera autorisée.

    Reste la prière pour l'Eglise et la confiance en son avenir lié à celui du monde. Celui qui se place dans la main de l'Eternel n'est pas inquiet mais il constate les erreurs et le gâchis avec tristesse, surtout quand arrive le temps de rétribution, lorsqu'il faut payer le prix des fautes. Nous y sommes et petit virus présente la note au pape .

     

     

  • Les nouveaux flagellants

    images (13).jpgAu Moyen-Age lors des grandes épidémies de peste les flagellants étaient des groupes de fanatiques chrétiens qui se répandaient dans l'espace public en se fouettant et en demandant pardon à Dieu pour leurs péchés.

    Rien de nouveau sous le soleil, la pandémie du coronavirus ébranle les esprits faibles tout comme la peste autrefois.  Voici que partout  se répandent des fanatiques qui demandent pardon pour le mal de l'existence. Mea culpa, mea maxima culpa  vont-ils criant partout. Ils s'excusent, s'agenouillent, lavent les pieds du premier clochard venu s'il n'est pas blanc, ils ont honte de ne pas être délinquants  victimes d'une société injuste. Ils demandent pardon pour  des  violences qui ne peuvent être que policières, et qui seraient commises en leur nom, eux les  coupables, les vieux mâles blancs porteurs d'une histoire et d'une culture bimillénaire à détruire, bref voici les nouveaux flagellants, les  dernières victimes du petit virus qui rend fou.

     Ces nouveaux flagellants n'utilisent pas le fouet pour se flageller en public, mais les médias et la lâcheté des prétendus responsables de nos grandes institutions. Ceux-là  aussi et sous l'égide du pape, s'agenouillent, demandent pardon, et déboulonnent les statues des grands ancêtres.

    Dans les temps de peste cela ne durait qu'un temps et se terminait par une vigoureuse remise en ordre. Rien de nouveau ni de bien grave, mais nous avions cru à la raison et à cette  "modernité" qui n'aura duré qu'un siècle à peine. Il va falloir nous y habituer,  le Moyen-Age est de retour.