En nommant Michel Barnier premier ministre après les élections européennes et législatives Emmanuel Macron avait fait preuve de réalisme en reconnaissant que la France se droitisait. En nommant François Bayrou il revient à l'immobilisme fondamental d'une politique du "en même temps", qui ne fait que reculer les échéances. Il démontre son incapacité à être un président digne de ce nom et à la hauteur des enjeux.
La France est agitée, bloquée, et désormais dégradée, sur les marchés comme dans l'opinion mondiale. Dans l'esprit des Français elle est dans l'attente d'un sursaut libérateur
Mais qui saura trancher le nœud gordien des entraves qui l'enchainent ? Qui osera les choix radicaux qu'elle attend en matière d'immigration, de sécurité et de réduction du déficit ?
Certainement pas François Bayroux. Déjà, lors de la passation de pouvoir, il n'a su que nous ressortir les vieilles paroles misérabilistes sur l'école et l'ascenceur social. Pour un peu il nous aurait dit qu'il faut repeindre la cage d'escalier alors que la maison brûle.
Son avenir ? Il pourrait tenir jusqu'à ce que les conditions de la dissolution du parlement soient réunies, c'est à dire en juin 2025. D'ici là la France va se trainer en évitant peut être une crise de la dette sanctionnée par les marchés. La Constitution permet de maintenir la continuité politique mais elle ne peut rien contre les réalités économiques et financières.
Sur ce point De Gaulle s'est trompé. La politique de la France se fait désormais à la corbeille.