Source : débat Zemmour/Onfray sur Cnews 19/20 heures le vendredi 26 mars. Thème : déclin et décadence.
Le thème est imposé par l'actualité car même les imbéciles qui croient encore aux vieilles lunes commencent à se poser des questions. Comme prévu notre franchouillard de Zemmour ne s'intéressa qu'au déclin français, tandis que Michel Onfray, le situa justement dans le cadre plus général de l'effacement de la culture judéo-chrétienne en Occident. Et c'est là bien sûr que nos deux compères en sont venus à parler de ce pape qui pose bien des questions en effet.
A quel jeu joue le pape gauchiste ? Pour Zemmour il aurait passé un "deal" ( excusez-moi de ce terme de vendeur de drogue mais la décadence de la langue et de la pensée va de pair avec celle des mœurs ) avec l'islam, lui abandonnant l'Europe matérialiste et déchristianisée pour se " refaire " en Afrique et en Asie. Selon Zemmour le pape ferait preuve ainsi de beaucoup de machiavélisme assorti de naïveté. Plus lucide, Michel Onfray constate le fait comme simple illustration de la décadence de la culture judéo-chrétienne et il a raison.
Il est douteux de prêter à un pape aussi nul un grand dessein géopolitique n'en déplaise à Eric Zemmour. Comme tous les gauchistes le pape est mu par ses pulsions émotives et n'est qu'une simple expression de la pensée dominante décolonialiste, anti blanche et pro minorités. Inutile de spéculer sur sa personnalité et l'on aurait préféré que les débateurs s'interrogent plutôt sur la fonction et les perspectives de la papauté aujourd'hui.
Il faut aussi regretter une certaine étroitesse du débat car aussi bien Eric Zemmour que Michel Onfray ont tendance à ne voir dans le christianisme que le catholicisme romain. Tous deux ont une vision limitée, à la France pour l'un, et un peu à l'Europe pour l'autre. Mais ni l'un ni l'autre ne resituent le christianisme au-delà de l'institution romaine, en perspective mondialiste et sur fond d'effondrement d'une économie prédatrice.
Certes le terrain est acquis à l'islam en Europe pour des raisons démographiques, mais le ferment chrétien et la raison occidentale vont le transformer profondément et avec lui l'Europe et d'abord la France, non sans luttes et non sans violence, mais ainsi naissent les nouvelles civilisations sur les ruines de celles qui meurent.