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  • L'église catholique face à la mondialisation religieuse.

    vatican.gif Avertissement

    Cette note est une réflexion sur  l'avenir de l'église catholique dans le contexte de la mondialisation des religions.Le langage du marketing est utilisé à dessein dans un but pédagogique au risque de choquer certains. Je m'en excuse à l'avance auprès d'eux en précisant que pour moi aussi l'église catholique a une dimension sacrée que je respecte profondément.

     Cela n'interdit pas de constater qu'à l'heure de la mondialisation religieuse, la question de la catholicité du catholicisme  est posée.

    Catholique veut dire universel et, de fait, après avoir hérité de l'Empire romain, le catholicisme fut un temps catholique dans le sens d'universel. Le monde se réduisait alors à l'horizon de la méditerranée.

    Ce n'est plus le cas depuis longtemps, pourtant l'église catholique est aujourd'hui semblable à  une multinationale présente sur le

    marché mondial du religieux. La  question se pose donc de son adaptation au marché, tant par son offre que par ses structures si elle veut retrouver une attractivité mondiale, c'est à dire catholique dans le vrai sens du terme.

    S'agissant du marché il faut comprendre les tendances, voire  les modes et les évolutions.

    La première tendance  se fonde sur le constat  que l'homme contemporain ne sait plus lire, les textes, sacrés ou non,ne l'intéressent pas et s'il se tourne vers  la spiritualité c'est à travers les "news" de son "smartphone" et la dernière mode en matière de développement personnel. Il part de son expérience  vécue en dehors de tout cadre religieux précis; c'est ce qui explique par exemple l'attrait du bouddhisme qui relativise les doctrines religieuses et enseigne que tout est maya, illusion.....

    Seconde tendance. En réaction  et dans toutes les religions, on constate un repli identitaire de nombreux croyants déstabilisés par la sécularisation matérialiste et athée du monde contemporain. Ils se raidissent contre la perte des repères à travers l'affirmation identitaire de leur foi. Ceci explique le succès des évangélistes comme celui des salafistes, la violence en moins pour les premiers.

    D'un côté c'est souvent le n'importe quoi au nom de la spiritualité, de l'autre  un retour vers la religion  identitaire.L'église catholique n'échappe pas à ce phénomène. Il oppose en son sein les tenants de la tradition aux  partisans de l'expérimentation d'une nouvelle offre à mettre sur le marché du religieux.

    Cette offre reste à définir, probablement un mix de tradition et d'expérimentation d'un vécu libre de la foi et de l'interprétation  de l'héritage culturel chrétien. Mais comment vendre le nouveau produit religieux ? L'église catholique a-t-elle encore vraiment besoin de tous ses points de vente paroissiaux et de sa structure pyramidale et bureaucratique ?

    Probablement pas si l'on veut bien admettre qu' à l'origine elle n'avait pas de clergé, celui-ci est né de  la nécessité de suppléer l'administration  disparue  de l'Empire romain. Les préfets impériaux devinrent ainsi les  évêques qui organisèrent l'administration ecclésiale et César devint le pape.

    Au regard de cette évolution historique la crise des vocations cléricales et la désertification des paroisses ne sont donc que des faux problème puisque la bureaucratie ecclésiale n'est pas indispensable au vécu de la foi.

    Et d'ailleurs le Christ n'est-il pas avec deux personnes qui se réunissent en son nom ? 

    Il serait hasardeux toutefois de prétendre rayer d'un trait de plume une institution deux fois millénaire, il faut donc faire avec elle telle qu'elle est . De plus,  en termes de visibilité  la multinationale catholique a besoin de la papauté, en particulier à travers son statut à l'Onu. Mais  rien n'interdit aux laïcs de s'organiser en son sein pour vivre leur foi librement comme le font déjà les communautés charismatiques, et cela sous diverses formes d'organisations associatives.

    Ainsi se constituerait un réseau d'églises  décentralisées choisissant leurs évêques comme ce fut le cas aux origines du christianisme.L'évêque de Rome resterait le garant d' un socle de concepts communs sous réserve qu'ils soient reçus  en esprit et en vérité, et toujours susceptibles d'être remis en cause  par l'autorité conciliaire et synodale en fonction de l'évolution des connaissances et de la culture.

    Face à la mondialisation l'église catholique n'a rien à perdre, sinon ses lourdeurs et ses archaïsmes et rien à craindre sinon le manque d'ambition pour évangéliser, c'est à dire acculturer spirituellement, le monde nouveau et plein de promesses dans lequel nous entrons.

    "Et je ferai toutes choses nouvelles" ( Apocalypse Jean 2 )