En haut dans la forêt enneigée il est seul en ce moment, il veille sur les chèvres et la basse cour de l'ermitage en travaux, entre les prières et les offices de la rustique chapelle. C'est un moine orthodoxe venu de l'est. .
En bas les siens, immigrés de l'est comme lui, font revivre une vieille église catholique vouée à l'abandon mais louée par l'évêché. Le dimanche elle est bondée, pleine de ces chères têtes blondes qui se font rares dans nos églises et nos écoles. Les siens ne craignent ni les durs travaux, ni l'appel de la vie, ils sont religieux et leur vie est ancrée dans un christianisme identitaire sans complexe. Sont-ils l'avenir du christianisme chez nous ?
A eux seuls sans doute pas, mais avec nous pour quoi pas ? Sous réserve que nous retrouvions un peu de foi. Encore faut-il pour cela commencer par le haut, par un retour au désert et à la prière, suivant en cela l'exemple des premiers moines de chez nous.. Ce sont d'ailleurs des moines de chez nous qui louent le terrain de notre ermite. Le lieu dit s'appelle le Couvent et l'on y trouve les ruines d'un ermitage du V è siècle.
Et si l'on relevait ensemble les ruines ?