Contrairement aux autres chrétiens d'Orient contraints à l'exil par la violence islamiste, les Coptes ne veulent ni ne peuvent quitter l'Egypte car ils sont 80 millions et l'âme même du pays.
Ils étaient là bien avant l'islam et leur langue liturgique est celle des anciens égyptiens. Les faire disparaître serait un crime contre l'humanité, leur héritage culturel est d'ailleurs reconnu par l'Unesco.
Dieu merci ils n'ont pas besoin d'être protégés car ils sont en mesure de survivre eux-mêmes et de travailler utilement à la révolution démocratique en cours en Egypte.
Mais les Coptes sont aussi nos frères dans la foi et cela parce que leur foi est celle des origines du christianisme et, peut-être, celle de son avenir. C'est en effet en Egypte qu'ont été découverts en 1945 des manuscrits coptes des premiers siècles de notre ère qui n'étaient autres que des évangiles non reconnus. Ces manuscrits encore à peine exploités aujourd'hui par les scientifiques, démontrent l'extrême richesse d'interprétation du christianisme des origines.
Ces manuscrits posent en particulier la question de la place d'une certaine Marie Madeleine qui non seulement n'était pas une prostituée mais probablement la femme de Jésus, et une femme d'un haut niveau intellectuel et moral dont certains disciples étaient jaloux.
Sur le sujet Dan Browne a fait un roman justement dénoncé par le Vatican, il n'en reste pas moins vrai que les manuscrits coptes nous obligent à nous interroger sur la place de la femme dans notre foi et aussi sur ce que nous avons fait de la figure de Jésus. Tout comme aux origines, les chrétiens d'aujourd'hui voient Jésus différemment selon leur compréhension de l'évangile. Ce n'est pas un drame mais plutôt une richesse, malheureusement non reconnue par les divers pouvoirs ecclésiastiques qui confondent leurs chapelles avec l'Eglise universelle.